Aréna 76 : le comité de citoyens réagit aux propos d’une lectrice

Les soussignés, membres du comité pour le maintien des activités sur glace de l’Aréna 76 de Disraeli, désirent répondre à la lettre d’opinion rendue publique dans le Courrier Frontenac du 15 juillet 2020.

Tout d’abord, nous respectons votre opinion, mais nous constatons que vous ne déteniez pas l’ensemble des informations lorsque vous avez rédigé votre lettre.

Il est important de vous préciser que chaque membre du comité possède des connaissances et une expertise qui, mises en commun, nous ont permis de réfléchir et d’analyser plusieurs hypothèses avant de déposer notre plan d’action en avril dernier au conseil municipal de Disraeli, lequel je vous le rappelle, a été appuyé intégralement à l’unanimité par ses membres.

Comparer notre plan d’action à des prévisions météo nous semble un peu risible. Qu’il s’agisse de la construction d’une maison, d’une nouvelle orientation de carrière ou bien d’un budget municipal, vous serez d’avis que toutes ces démarches commencent par des prévisions budgétaires.

Nous avons analysé chacune des lignes budgétaires obtenues des autorités de la Ville de Disraeli pour déterminer les possibilités d’augmenter ou de diminuer les revenus et dépenses. Contrairement à ce que vous affirmez, plusieurs de ces points ont été présentés lors de notre rencontre en avril dernier et nous avons répondu avec assurance à chacune des questions provenant des membres du conseil. Le succès d’un bon plan une fois réalisé se vérifie par des résultats qui sont les plus près possible des prévisions.

Concernant la mise à niveau de l’éclairage qui sera en partie subventionnée, le retour sur investissement est de moins de 5 ans. En plus d’être beaucoup plus écologique et favorable pour l’environnement, les coûts en électricité diminueront ce qui entraînera une diminution des frais d’exploitation.

Au niveau du système de réfrigération, il n’y a aucune urgence à faire une modification avant 5 à 10 ans et actuellement, nous avons en main un 2e système identique que nous pouvons utiliser en cas de bris majeur.

Oui, parmi les membres du comité, il y a également des résidents de la paroisse de Disraeli. Cependant, ils ne font pas de l’ingérence, ils s’impliquent simplement pour l’ensemble de la communauté du secteur sud et ils sont d’ailleurs très fiers de la collaboration financière confirmée par leur Municipalité.

La personne qui vous a fourni les renseignements concernant notre plan a peut-être omis quelques détails. Un aréna fermé coûterait entre 75 000 $ à 100 000 $ annuellement pour maintenir le bâtiment en bon état, assumer les frais d’assurance et d’électricité, les salaires fixes des employés, etc. Aussi, il est impossible de démolir ou vendre le bâtiment, car il fait partie des précédentes  ententes avec le gouvernement et il fait partie intégrante du plan à déployer en cas de mesures d’urgence. Nous estimons à 62 667 $ le déficit en 2021 avec l’aréna en fonction, c’est tout de même une importante économie annuelle qui permettrait à la Ville d’investir sur l’eau comme vous le mentionnez.

Pourquoi sauver un éléphant blanc au lieu d’attirer des entreprises? Saviez-vous qu’avant la pandémie, les entreprises actuelles dans le secteur sud de la MRC des Appalaches avaient des difficultés majeures à recruter des travailleurs?

Le site stat.gouv.qc.ca présente des chiffres récents démontrant qu’en juillet 2019, le taux de chômage en Chaudière-Appalaches était à 2,4 %. Il s’agit d’un des plus bas taux de chômage au Canada. Au Québec, pour la même période, le taux était de 4,9 %.

Nous vous rappelons que l’Organisation internationale du travail considère avoir atteint le plein emploi lorsque le taux de chômage se chiffre à 5 %.

Vous comprendrez donc pourquoi la majorité des entreprises rencontrées lors de notre campagne de sollicitation appuient monétairement notre démarche afin de garder notre aréna en fonction, car selon les dirigeants de ces mêmes entreprises, l’aréna favorise le développement résidentiel et communautaire.

Vous mentionnez ne pas voir de jeunes familles à Disraeli, pourtant plusieurs groupements nous permettent d’en côtoyer et de nous impliquer auprès d’eux : la maison des jeunes, le conseil d’établissement de l’école Sainte-Luce ou encore le conseil d’établissement de l’école Polyvalente de Disraeli. De plus, il y en aura davantage cet été au parc de la gare, à la marina, au camp de jour à l’aréna, au terrain de tennis, au skate parc, dans les sentiers pédestres, etc.

De plus, ce sont les jeunes familles qui achètent les maisons de nos ainés qui malheureusement décèdent en grand nombre chaque année. Si la population de Disraeli n’a régressé que de 3 % au cours des 10 dernières années, c’est grâce à ces familles qui ont décidé de rester ou de venir s’établir dans le secteur sud. Il n’y a qu’à emprunter la rue Ste-Suzanne, la 2e rue, la rue Boutin, le chemin Turgeon et plusieurs autres endroits pour constater de nouvelles constructions où habitent également de jeunes familles.

Vous dites que la grande majorité de la population de Disraeli ce sont des personnes sur l’aide sociale, des chômeurs ou bien des retraitées. Ceci ne veut pas dire qu’ils souhaitent la fermeture de leur aréna.

Nous vous accordons que le taux de taxation à Disraeli est trop élevé et qu’il devrait être diminué. Cependant, les terrains et les résidences sont sous-évalués comparativement à une évaluation agréée.

Le futur de Disraeli et du secteur sud n’est pas d’attirer des entreprises, mais plutôt de favoriser le développement résidentiel afin d’attirer de jeunes familles et des travailleurs pour combler les postes qui seront de nouveau disponibles après la pandémie. Si notre population rajeunit et augmente légèrement, soyez assurée qu’une fois la main-d’œuvre disponible, les entreprises viendront s’installer dans notre région.

Notre but n’est pas d’intimider ou d’être arrogant en mentionnant qu’il y aura un changement important aux prochaines élections municipales dans le secteur sud sachant que le maire de Disraeli, ville centre du secteur, a déjà mentionné à plusieurs reprises qu’il quitterait la vie politique au terme de son mandat et qu’un départ aussi important provoquera d’autres départs. Pour nous, ceci apportera très certainement un changement majeur pour notre région, car remplacer une personne clé après 8 années de mandat implique une transition importante.

En terminant, nous vous confirmons que l’appui de la population et des entreprises est au rendez-vous, et ce, en grand nombre. Alors, pour reprendre vos mots, « les échevins dissidents à la fermeture devraient penser qu’ils sont élus pour travailler pour l’ensemble de la population et non pour un petit groupe d’entre eux ». C’est ce qu’ils font.

Avant de demander un référendum qui coûterait quelques dizaines de milliers de dollars qui seraient alors imputés sur vos taxes, nous, les membres du comité, croyons qu’il était préférable de vous présenter l’enjeu global de cette situation avant que quelques personnes demandent à la Ville de Disraeli de se lancer dans ce processus onéreux et négatif pour sa population.

En espérant avoir répondu à l’ensemble de vos questionnements.

André Bernard
Marc-Étienne Binette
Martin Blanchard
Stéphanie Côté
Jean-François Gagnon
Martin Gagnon
Éric Goulet
Dave Morin
Mathieu Ouellet
Karl Paré
Marco Sévigny