Ratios infirmières/patients : une situation moins grave qu’il n’y paraît, dit le CISSS-CA

Appelé à commenter le palmarès des CHSLD, publié par la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) le 21 octobre, le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) dresse un portrait beaucoup moins alarmant que le syndicat.

Bien que la directrice intérimaire du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées au CISSS-CA, Stéphanie Simoneau, confirme que ce n’est pas facile dans le réseau présentement [en raison de la COVID-19], elle soutient que des actions importantes ont été réalisées dans les dernières années afin d’abaisser les ratios.

Mme Simoneau s’est dite surprise par le palmarès. « Je ne comprends pas comment les données ont été récupérées. Parce qu’après validation, il y a des données qui sont fausses. Je trouve ça dommage, parce qu’avec ces informations-là, on vient créer un doute dans la population sur la qualité des soins », estime-t-elle.

Par exemple, au CHSLD Richard-Busque, il y a eu captation de l’information dans les deux premières semaines de septembre, et pourtant, il y a toujours eu une infirmière sur place. Mme Simoneau rappelle que dans un centre d’hébergement, il y a une grande équipe autour des infirmières, comme des aides de service, préposés aux bénéficiaires, infirmières auxiliaires et éducateurs. « Les infirmières sont donc supportées dans le travail », indique-t-elle.

Des mesures mises en place

Après avoir reçu des avertissements au niveau des CHSLD de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux, le CISSS-CA a amélioré la situation l’an dernier. « Un total de 5 millions $ a été investi pour ajouter des postes qui ont été répartis dans l’ensemble de la région. On est venu travailler sur les ratios. On s’est collé aux recommandations du Dr Philippe Voyer pour toute la structure des postes dans les CHSLD. Le jour et le soir, on a de bons ratios et la nuit, on diminue un petit peu, mais il y a toujours une infirmière dans le centre. Dans toutes les structures, il y a une infirmière 24/7 », souligne la gestionnaire.

Il y a cependant les absences qui peuvent menacer l’efficacité de ce plan. Le CISSS-CA y a pensé. « Il y a un an et demi, nous avons eu un projet de création de postes d’autoremplacement. On est venu surdoter nos équipes pour compenser les absences, vacances, maladies et autres. Les listes de rappel, ça n’existe plus, donc on gère autrement. Ça vient nous donner une marge de manœuvre à l’interne dans les milieux », explique Mme Simoneau.

Elle souligne que la nouvelle cohorte de 270 préposés aux bénéficiaires, qui sont arrivés cet automne dans les CHSLD, améliore de façon importante les ratios.

Questionnée à savoir si la charge de travail est trop lourde du côté des infirmières, Stéphanie Simoneau hésite. « Ça dépend du contexte. Avec la COVID-19, où on doit retirer rapidement du personnel d’un milieu, il peut y avoir des délais de quelques heures avant que la personne soit remplacée. Ces situations peuvent amener une certaine lourdeur pour le personnel qui doit combler ce manque ».

Mme Simoneau indique que les infirmières sont extraordinaires. « Ce n’est pas facile dans le réseau. Ces temps-ci, on leur demande d’en faire un peu plus. Malgré les difficultés, elles sont présentes. Et même quand c’est difficile au plan humain, elles sont là quand même ».

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