Arslanbek Makhmudov pourrait ajouter l’important titre Silver du WBC à son palmarès

MONTRÉAL — Une troisième ceinture a été ajoutée au choc des lourds entre Arslanbek Makhmudov et Carlos Takam. Et il s’agit sans l’ombre d’un doute de la plus importante des trois.

Makhmudov (14-0, 14 K.-O.) et Takam (39-6-1, 28 K.-O.) auront l’occasion de mettre la main sur la ceinture Silver du World Boxing Council (WBC) lors de leur affrontement en grande finale du gala d’Eye of the Tiger Management (EOTTM), vendredi, au Casino de Montréal. Elle vient s’ajouter aux titres de la North American Boxing Association (NABA) et de la North American Boxing Federation (NABF) — détenues par le Montréalais d’origine russe — qui seront aussi à l’enjeu.

Ce titre WBC Silver est fort avantageux pour le pugiliste qui en est propriétaire: il ouvre la voie au haut du classement du WBC — fort possiblement un top-3 — tandis qu’elle permet souvent à son détenteur d’accéder au top-5 d’un autre, voire des autres organismes de sanction.

EOTTM a négocié ferme le week-end dernier lors du congrès annuel de la NABF, où le groupe montréalais a été nommé promoteur de l’année et où les hauts dirigeants du WBC, son président Mauricio Suleiman en tête, se trouvaient. L’accord a été confirmé dimanche matin.

Une victoire de Makhmudov le placerait sur la voie rapide vers un titre de championnat du monde. Le protégé de Marc Ramsay occupe déjà le cinquième rang du classement du WBC, dont la ceinture appartient à Tyson Fury, et pointe au sixième rang de la World Boxing Association (WBA).

«C’est un important pas en avant pour moi, a déclaré Makhmudov. C’est un énorme travail effectué par mon promoteur, que je remercie. C’est mon objectif maintenant, de gagner cette ceinture et de gagner un championnat du monde ensuite. je sens que mon rêve s’en vient et ça représente tout pour moi.»

«Un titre Silver, clairement ça va faire en sorte qu’on va se retrouver dans le derrière de (Deontay) Wilder et (Robert) Helenius (NDLR: deux boxeurs qui le devancent au classement) et il n’y aura plus beaucoup de combats avant la grande soirée, a noté son entraîneur, Marc Ramsay. On parle d’un top-3. Il est prêt au niveau des combats, mais aussi un niveau du travail qu’on fait dans le gymnase. On est rendu là.»

«Ça nous garantit d’être un joueur dans les gros combats, a pour sa part confirmé Camille Estephan, le grand patron d’EOTTM. Est-ce que ce sera dans trois mois, dans six mois ou neuf mois? On ne le sait pas. Mais clairement, 2023 ce sera une grosse année.»

Oleksandr Usyk détient les trois autres ceintures de la division. Fury et Anthony Joshua se sont entendus mardi sur les termes d’un combat de championnat du monde qui devrait être disputé le 3 décembre. Makhmudov pourrait bien être le prochain adversaire du vainqueur.

Mais Takam compte bien mêler les cartes et repartir avec ce joyau. S’il n’a pas la fiche immaculée de son adversaire sur son cv, il peut se targuer d’avoir affronter toutes les grosses pointures de la division — même s’il ne les a pas battues.

«Makhmudov n’a jamais tué personne; il a deux bras, deux mains, a dit le Camerounais maintenant installé dans le Nevada. Je n’ai jamais eu peur de personne dans un ring; j’ai toujours accepté les défis. Alors pourquoi ne pas monter dans le ring avec le plus fort, comme vous dites.»

Ces défis ont pour nom Derek Chisora, Joshua, Joseph Parker, Alexander Povetkin: Takam n’a reculé devant personne, menant même Parker jusqu’à la limite.

«C’est un bon boxeur, je le respecte. Peut-être que j n’ai jamais affronté un boxeur comme lui, mais il n’a jamais affronté un boxeur comme moi.»

«Tous mes adversaires pensent qu’ils peuvent me battre. On verra dans le ring s’il peut le faire, a répondu Makhmudov. Je sais qu’il a de l’expérience, mais je m’en fous: dans le ring, je ne vais pas là pour boxer, je vais là pour l’anéantir.»

«C’est un défi très intéressant (pour Arslanbek), a pour sa part indiqué Ramsay. Non seulement dans ce que Takam représente lui-même comme défi, mais c’est là où est rendu Arslanbek dans sa carrière. Takam, c’est un vétéran qui n’a pas l’habitude de s’en laisser imposer ou d’abandonner rapidement. Ça va nous amener les rounds dont on a besoin. Puis les ceintures en jeu et ce que ça peut signifier dans les classements mondiaux, c’est une belle opportunité pour toute l’équipe.»

Gaumont devra attendre

La carte de vendredi a dû être réduite d’un combat: le boxeur Alexandre Gaumont ne pourra monter sur le ring comme prévu, lui qui a reçu un diagnostic positif à la COVID-19.

Gaumont (4-0, 2 K.-O.) espère pouvoir monter dans le ring lors de l’événement du 27 octobre, au Casino de Lac-Leamy.

Outre le combat principal, cette carte de boxe met également à l’affiche Steven Butler (30-3-1, 25 K.-O.) qui défendra son titre NABF des moyens face à Mark DeLuca (28-3, 16 K.-O.).

«C’est un boxeur que j’ai déjà côtoyé en camp d’entraînement, mais vendredi, c’est ‘business’, a commenté Butler. (…) Je ne vais pas là pour prouver quoi que ce soit; je vais faire mon combat et le reste se fera tout seul. On a eu des partenaires d’entraînement qui lui sont supérieurs, je dirais. Je vais faire mon travail et le reste se fera tout seul.»

Thomas Chabot (6-0, 6 K.-O.), Jean-Gardy François (2-0, 2 K.-O.), Martine Vallières-Bisson (5-1 (1 K.-O.) et Hamza Khabbaz (4-0, 1 K.-O.) seront aussi en action.