Charles Lacroix en route vers son 100e marathon
THETFORD. Le coureur Charles Lacroix participera à son 100e marathon entre Lévis et Québec le 24 août prochain. L’homme de 64 ans est un véritable exemple de persévérance et de discipline. Près de 40 ans après ses débuts dans ce sport, il est toujours motivé à repousser ses limites.
« C’était un objectif que je voulais atteindre et maintenant j’y suis presque. Même si j’ai atteint cette étape, je veux quand même continuer à courir le plus longtemps possible, a affirmé le coureur bien connu dans la région de Thetford Mines et dans le monde de la course à pied. Ce que j’ai accompli, je ne l’ai pas volé, j’ai travaillé fort pour y arriver. »
C’est en 1974 que Charles Lacroix, alors dans le début de la vingtaine, a décidé de participer à son premier marathon en Beauce. « Dans les années 70, la course à pied a vraiment commencé à être plus populaire, notamment en raison de la tenue des Jeux olympiques à Montréal en 1976 », a raconté celui qui a été grandement inspiré par un célèbre coureur, soit Phil Latulippe, qui est réputé pour avoir parcouru plus de 200 000 kilomètres en 27 ans.
Fait amusant à noter, à ses débuts, les gens disaient à ses parents de l’arrêter avant qu’il meure. Ils craignaient que courir autant puisse nuire à son espérance de vie! À travers les années, M. Lacroix a cependant fait taire ses détracteurs et gagné leur respect. D’ailleurs, seul son curriculum vitae des marathons auxquels il a participé attire le respect.
« J’ai parcouru beaucoup de grands événements, soit au Québec et dans le reste du Canada, en plus de New York, Washington, Philadelphie, Boston et de l’Europe. Je suis allé partout », a énuméré le Thetfordois ayant remporté plusieurs médailles qu’il ne peut pas chiffrer. Ses performances lui permettaient souvent de se démarquer.
Encore aujourd’hui, il reçoit plusieurs invitations à de prestigieux événements de course. Il en avait d’ailleurs reçu quelques-unes pour son 100e marathon, notamment d’Europe et de Calgary en Alberta. « Je voulais que mon 100e se fasse près de chez moi. Plusieurs membres de la famille et des amis seront sur place le 24 août, alors ce sera un beau moment à partager. »
La persévérance
En 2006, les médecins annoncent à Charles Lacroix qu’il doit se faire opérer à la hanche en raison d’un problème récurrent. Cet obstacle indique peut-être la fin de sa carrière de coureur puisqu’une prothèse sera installée en permanence sur cette partie de son corps.
« Tous les spécialistes en médecine que j’ai vus m’ont dit que je ne courrais plus jamais. Je me suis fait opérer en octobre et un mois plus tard, je recommençais à courir sur un tapis roulant. Même après l’opération, mon médecin croyait que je ne pourrais plus refaire de marathon », a expliqué M. Lacroix.
Malgré les avis contraires, le Thetfordois ne pouvait pas simplement abandonner sa passion et ranger ses souliers de course. C’est pourquoi il s’est informé auprès de connaissance, d’autres coureurs, des possibilités afin qu’il puisse recommencer à pratiquer son sport.
« J’ai préparé mon propre plan d’entraînement à l’aide des conseils d’amis coureurs et il a été approuvé par mon orthopédiste. Lors de ma première course en juin 2007, j’ai fait un demi-marathon et je trouvais que ça avait bien été. C’est ensuite en août que j’ai couru mon premier marathon complet. Je ne faisais plus les mêmes temps qu’avant, mais de course en course, je progressais », a relaté celui qui, dans les trois dernières années, a couru une quinzaine de marathons. Il parcourt également en moyenne 3600 kilomètres par année.
Selon M. Lacroix, ce qui l’a aidé à surmonter cette épreuve est son désir de se dépasser toujours un peu plus. Son plus grand objectif, c’est-à-dire arriver à son 100e marathon, il ne voulait pas le laisser tomber si abruptement. Ses performances en temps ne sont plus aussi impressionnantes qu’avant son opération, mais il est tout de même fier de son accomplissement. « Si tu n’as pas d’objectif et de la discipline, tu ne peux pas arriver à faire ce que j’ai fait jusqu’à aujourd’hui », a-t-il confié.
Enfin, la persévérance et l’importance de se donner un objectif sont deux legs qu’il veut transmettre à la jeune génération d’aujourd’hui. « C’est important de faire les efforts pour rester en santé. Je ne dis pas d’être aussi malade de course comme moi! Mais il faut trouver ce qu’on aime et rester actifs. »
Faire tomber les préjugés
Lors des différents événements de course auxquels il participe à travers le monde, les autres coureurs le surnomment le « Mineur du Nord » puisqu’il a travaillé 31 ans dans les mines d’amiante. Aujourd’hui, il travaille à l’hôpital de Thetford Mines.
« On m’a souvent demandé comment je pouvais être encore debout! La plupart des gens, quand ils apprenaient que je travaillais dans les mines d’amiante, croyaient que je mourrais bientôt. Et bien aujourd’hui j’ai 64 ans et je suis toujours debout », s’est-il exclamé.
Il se désole d’ailleurs de la mauvaise réputation dont bénéficie sa région à travers le monde en raison de l’amiante. Il s’est toujours fait un devoir de montrer aux autres que leurs préjugés étaient infondés lorsqu’il participait aux marathons et qu’il obtenait de bons résultats.
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Un marathon est une course à pied sur route de 42,195 kilomètres. Sa création remonte aux Jeux olympiques d’Athènes de 1896. Le nom « marathon » a été donné afin d’honorer la légende du messager grec qui aurait parcouru la distance entre Marathon et Athènes afin d’annoncer la victoire contre les Perses en 490 avant Jésus-Christ.