Gilles Rousseau quittera la direction générale de la LNAH
Le directeur général de la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH) et commissaire par intérim, Gilles Rousseau, quittera ses fonctions dès qu’un successeur aura été désigné. Il en a fait l’annonce aux gouverneurs le 16 mai dernier.
Le Thetfordois souhaite profiter pleinement de sa retraite avec sa conjointe. Il avait déjà partagé son désir de céder sa place en 2021 dès qu’une nouvelle personne serait embauchée et formée. « Je voyais que personne ne bougeait. À la dernière réunion, j’ai annoncé ma démission. Je suis prêt à rester pendant un certain temps pour accompagner mon successeur, mais trouvez-vous quelqu’un! Je suis tanné. Ça devient lourd. C’est pratiquement 12 mois de travail par année », a exprimé l’homme de 77 ans lors d’un entretien avec le Courrier Frontenac.
M. Rousseau s’implique au sein de la LNAH depuis maintenant 22 ans. « J’ai été préfet de discipline de 2001 à 2004, puis vice-président hockey de 2004 à 2009. Je suis directeur général depuis 14 ans, tout en assumant depuis quelques années la tâche de commissaire par intérim. »
Il espère que le processus d’embauche sera rapide, même s’il est conscient que celui-ci pourrait se poursuivre après le début de la prochaine saison. « La fonction de directeur général requiert des mois d’apprentissage. La description de tâches est longue. Il y a beaucoup de paperasse. Tu dois connaître les règlements par cœur. Si la nouvelle personne gravite déjà autour du hockey, c’est parfait et ça va aller vite. Si c’est quelqu’un qui ne sait pas se servir d’un ordinateur, il y aura un problème », a-t-il indiqué.
Gilles Rousseau s’est dit fier de ce qu’il a pu accomplir depuis son arrivée en poste. « Je m’en suis toujours tenu aux règlements de la ligue. Les gens ne peuvent pas me reprocher d’avoir été à l’encontre de ceux-ci. J’ai suivi les articles que les propriétaires des équipes ont votés. En parallèle, j’ai préparé beaucoup de documentation sur des statistiques disciplinaires. Lorsqu’une formation a besoin d’une jurisprudence pour un coup donné à la tête, par exemple, nous sommes depuis l’an dernier en mesure de leur présenter plusieurs séquences vidéo. Ça faisait longtemps que cela nous était demandé. »
Le directeur général ne voit pas ce qu’il aurait pu faire différemment pendant son parcours. « Jai touché à tout. Je me suis toujours impliqué et quand je donne mon avis, c’est parce que je suis certain de celui-ci. J’ai toujours eu quelque chose sur lequel m’appuyer. »
Il se souvient des premières années de son mandat qui n’ont pas été de tout repos. « En décembre 2008, quand le commissaire Michel Gaudette s’est présenté à une réunion avec ses boites en nous disant qu’il remettait sa démission, la ligue s’est retrouvée sans leader. Après quelques heures de discussion, Michel Godin a accepté l’intérim et il a finalement assumé ce rôle pendant plusieurs années, évitant ainsi la fin des activités. Nous avons réussi à remonter la pente tranquillement. »
La difficulté à recruter de la main-d’œuvre est aussi un défi important auquel son organisation est confrontée. « Nous n’avons pas beaucoup d’équipes alors quand l’une d’elles décide de lâcher, c’est compliqué. Les villes veulent en avoir une, mais ça prend du personnel hockey, des recruteurs, un entraîneur et des gens qui connaissent le sport. Si tu n’es pas familier avec le milieu, tu ne resteras pas longtemps. »
Au fil des ans, Gilles Rousseau a été témoin de l’évolution du circuit. « À l’époque des Coyotes en 2001, l’aréna était rempli. Il y avait six à sept batailles par match. Maintenant, nous sommes rendus à une moyenne de deux à trois. Il y a moins de rudesse excessive comme on voyait avant. D’ailleurs, je pense que c’est une bonne chose parce que je n’ai jamais aimé les affrontements organisés. Je n’ai jamais été pour ça. Nous sommes parvenus à diversifier notre produit en changeant la réglementation et la mentalité des propriétaires. »
Il estime que la ligue est devenue très forte au point de vue hockey puisque les organisations puisent de plus en plus leurs joueurs en Europe.
Au niveau de l’assistance, la LNAH a connu une période difficile, mais la tendance semble vouloir s’inverser. « Cette année, le nombre de spectateurs a été très bon à Thetford Mines. Dans tous les arénas, nous avons connu notre meilleure année. L’équipe de Jonquière avait environ 2200 partisans par match et Saint-Georges 1700. La WebTV nous a aussi permis d’encaisser des revenus que nous ne pensions pas avoir. De plus, nous n’avions pas beaucoup de jeunes à Thetford avant, mais nous en avons eu beaucoup la saison dernière. C’est encourageant. »
Questionné à savoir s’il laisse la LNAH en santé, Gilles Rousseau admet ne pas en être tout à fait convaincu. « Le bureau des gouverneurs a décidé ce mois-ci d’abolir le poste de commissaire. C’est lui qui sera désormais maître d’œuvre. C’est son choix et nous devrons vivre avec ça, mais pour le futur, je crois que ça prend une tête dirigeante. Je ne vois pas comment tu peux gérer une ligue à six propriétaires. Quand viendra le temps des échanges, ils vont faire cela comment? Je ne sais pas. »
Enfin, M. Rousseau souhaite que son successeur puisse être en mesure de s’organiser facilement avec les propriétaires des équipes. « Il aura des moments durs à vivre, car ils viennent de villes différentes et veulent tous gagner la coupe. Parfois, la transition n’est pas facile. »