Jeux Invictus : une expérience unique pour Jean-François Paré
Retraité de l’armée depuis 2009 pour cause médicale, Jean-François Paré participera du 9 au 16 septembre aux Jeux Invictus qui auront lieu à Düsseldorf en Allemagne. L’ancien membre de l’équipe d’athlétisme de la Polyvalente de Disraeli fera partie de la délégation canadienne avec une trentaine d’autres soldats et vétérans des Forces armées.
Créée en 2014 à l’initiative du prince Harry de Galles, cette compétition multisports réunissant plus de 20 nations et 500 athlètes sont les Jeux olympiques des soldats et des vétérans de guerre blessés provenant du Royaume-Uni et de ses pays alliés, incluant entre autres le Canada, les États-Unis, la France, l’Allemagne et l’Australie. Le mot invictus signifiant « invaincu », il incarne l’esprit combatif des militaires blessés et/ou malades tout en personnifiant ce que ces hommes et ces femmes tenaces peuvent accomplir. Ces jeux visent à exploiter le pouvoir du sport pour inspirer la récupération, soutenir la réadaptation ainsi qu’à générer une compréhension et un respect plus larges pour ceux qui servent leur pays.
Originaire de Weedon, mais demeurant maintenant à Sherbrooke, Jean-François Paré rêve de prendre part à cet événement sportif d’envergure depuis déjà un bon moment. « C’était la cinquième année où je m’inscrivais et où je n’étais pas accepté. Il y a seulement une trentaine de places pour les Canadiens et il y a plus de 500 demandes par année. Nous n’avons rien à débourser, tout est payé. J’avais encore été refusé l’automne dernier pour ceux qui se dérouleront en septembre prochain, mais en mars on m’a contacté pour me dire qu’il y en avait une qui s’était libérée et que j’étais le suivant sur la liste. J’étais tellement heureux! Je sais que j’ai un peu de retard sur les autres, mais j’ai bien l’intention de me reprendre d’ici le début des compétitions », a souligné le vétéran en entretien avec le Courrier Frontenac.
Jean-François Paré a été membre des Forces armées canadiennes pendant une quinzaine d’années avant d’être forcé à la retraite en 2009 pour un trouble de stress post-traumatique et une blessure au dos. Il a été réserviste de 1992 et 1994 avant d’entrer dans le service régulier en 1996. Il était artilleur et a atteint le grade de caporal-chef. Il a été déployé à trois reprises, soit une fois en Bosnie et deux fois en Afghanistan (à Kaboul et Kandahar).
Les Jeux Invictus lui donneront l’occasion de représenter une fois de plus le Canada. « J’étais fier d’être militaire. Je n’ai pas décidé de prendre ma retraite, c’est elle qui m’a appelé et j’ai vécu des moments difficiles par la suite. Je voulais revivre l’honneur de représenter mon pays, retrouver la confrérie, comme lorsque j’étais avec mes compagnons de l’armée. Je suis aussi ravi que les jeux se passent outre-mer, en Allemagne, puisque ça n’aurait pas été la même chose s’ils avaient été près d’ici », a-t-il soutenu.
Jean-François Paré participera à quatre épreuves : le lancer du disque, le lancer du poids, le tir à l’arc et le rugby en fauteuil roulant. « Je ne suis pas en fauteuil, mais il fallait prendre un sport d’équipe. De toute façon, il n’y a que deux personnes dans la formation qui le sont vraiment. Ce sera quand même intéressant de vivre ça et j’anticipe qu’il y aura beaucoup d’adrénaline lors de ce tournoi. »
Pour se préparer, le vétéran a fait appel à son ancien entraîneur d’athlétisme avec les Gaulois de la Polyvalente de Disraeli, André Garon. « Je lui ai demandé de se déplacer dans la région pour les entraînements, mais je n’ai pas hésité à accepter. Il s’agit d’un grand événement international, ce n’est pas rien. Ce sera la première fois que j’entraîne quelqu’un pour ces jeux. Nous allons essayer de nous voir le plus souvent possible d’ici là. Je suis persuadé que ce sera une occasion d’enrichissement personnel géniale à vivre », a commenté l’entraîneur.
Jean-François Paré souhaite bien sûr revenir avec des médailles au cou, mais il compte avant tout profiter pleinement de cette expérience unique. « J’ai hâte à la cérémonie d’ouverture lorsque je sortirai avec le drapeau canadien et de ressentir l’esprit d’équipe. Je suis content d’avoir l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes de différents pays qui ont aussi défendu leur pays. Je sais que je suis chanceux de pouvoir vivre ça », a-t-il conclu.