Une première année sous le signe de la réussite

L’entraîneur de l’Académie de basketball du Cégep de Thetford, Igor Rwigema, dresse un bilan positif de la première année passée à Thetford Mines. Selon lui, l’appui de la direction a surtout contribué au succès du programme cette saison.

«J’avais une certaine réticence au départ par rapport à comment les joueurs allaient faire la transition Alma-Thetford, mais en général cela s’est très bien passé, raconte l’ancien joueur de basketball des Citadins de l’UQAM. Nous nous entendons super bien avec la direction du Cégep. Nous travaillons avec des gens qui savaient ce qu’on voulait faire et qui comprenaient notre réalité. Ils nous ont aidés à atteindre nos objectifs.»

Les résultats se sont surtout fait ressentir dans les assistances et les victoires. «Nous avons eu un énorme appui de la communauté. Il y avait au-delà de 600 personnes au premier match. Le Cégep a aussi mobilisé des étudiants pour le championnat provincial à Montréal. Sur le plancher, nous avons été capables de faire plus avec moins de talent. En terme de qualité d’équipe, ce n’était pas la même chose que nous avions avant parce que nos meilleurs joueurs ont obtenu leur diplôme l’an passé, alors nous recommencions un nouveau cycle. Nous allons toutefois pouvoir recruter les meilleurs joueurs sachant que nous serons ici plus longtemps», soutient l’entraîneur.

L’objectif au début de l’année était de gagner le championnat régional et que l’équipe y participant se rende au championnat provincial. Pour M. Rwigema, les attentes ont été dépassées de ce côté.

Retenir les meilleurs

En déménageant son académie à Thetford Mines, Igor Rwigema s’assurait que ses joueurs reçoivent un développement de qualité et une meilleure visibilité. «En venant à Thetford, nous étions plus près des États-Unis et de nos lieux de compétition. C’est certain qu’en frais de dépenses, on coupait de beaucoup la charge. Cela nous permettait aussi de faire plus de tournois et de prendre plus de jeunes. Nous devions avoir de 35 à 40 joueurs, mais nous en avons finalement eu 52. Nous développons plus de joueurs et en ayant plus d’événements, c’est mieux pour eux», explique-t-il.

L’Académie de basketball a surtout été créée afin de retenir les meilleurs joueurs au Québec alors qu’auparavant, la plupart partaient aux États-Unis pour jouer dans un meilleur niveau de compétition et devant des recruteurs de la meilleure division universitaire en Amérique du Nord, soit la NCAA division 1.

«Pour contrer ce phénomène, nous avons décidé d’offrir un calendrier américain pour qu’ils aient les mêmes opportunités que s’ils jouaient là-bas. Nous avons créé un modèle pour être capables de garder les meilleurs chez nous. C’est sûr que le rêve de plusieurs, c’est la NBA, mais nous pensons pouvoir leur donner ici ce dont ils ont besoin pour y arriver», précise M. Rwigema.

L’Académie recrute ses membres principalement dans la région de Montréal, mais aussi dans des pays francophones. Cependant, Igor Rwigema vise également à développer le basketball local en créant une équipe secondaire avec des joueurs de la région.

Protéger l’image

Un événement est venu quelque peu assombrir une première année pleine de succès alors que l’un des meilleurs joueurs de l’équipe junior de l’Académie de basketball, Moïse Ekamba, doit faire face à la justice pour de multiples fraudes survenues sur le territoire de la ville. Il a par la suite été suspendu du programme.

«À ce moment, nous avons tout de suite eu une image à changer. Il fallait expliquer aux jeunes l’importance de leur comportement et l’impact que cela pouvait avoir. Moïse a décidé de prendre ses propres décisions sans nous consulter et c’est très désolant. Nous avons apporté des mesures drastiques par la suite. Nous avons entre autres exigé un code vestimentaire et une coupe de cheveux. C’est un cas isolé, mais les gens ne font souvent pas la différence», déplore l’entraîneur.

«C’est un joueur qui n’a pas voulu s’aider, mais ce n’est pas le cas de la majorité», conclut-il.

Direction rangs universitaires

Hésitant légèrement avant d’affirmer que le meilleur programme de basketball au Québec a pignon sur rue à Thetford Mines, l’entraîneur-chef de l’Académie de basketball du Cégep de Thetford Mines, Igor Rwigema, dispose maintenant d’un argument de poids. Pas moins de huit joueurs finissants de niveau senior joindront les rangs universitaires la saison prochaine, dont quatre chez nos voisins du Sud.

Ces derniers bénéficieront d’une bourse d’études complète. Joël Tshimanga, Levi Londole et Jordyson Telfort porteront les couleurs de l’Université du Wyoming alors que Narcisse Kalamba défendra celles de l’Université du Texas.

Le Rouge et Or de l’université Laval accueillera Vladimir Thomas et Michael Jeanty. Luay Saïda joindra les rangs des Gaiters de Bishop alors que Samuel Bokanga s’alignera avec la formation de l’UQAM.

La première année de présence de l’Académie à Thetford Mines s’est soldée par une belle réussite. Son programme de basketball qui s’échelonne sur 11 mois est en excellente santé. Incidemment, en 3 ans d’existence (les deux premières à Alma), pas moins de 20 joueurs de l’Académie ont atteint les rangs universitaires canadiens ou américains.

«Ceux dont le rêve était d’atteindre les rangs universitaires constatent que ce n’est pas de la fiction. C’est réaliste et réalisable. Il n’y a pas si loin entre leur passion et leur rêve. Ils sont à un pas d’y arriver», de souligner Igor Rwigema qui mentionne que le passage au niveau collégial constitue le tremplin pour accéder à la première équipe, celle de niveau senior.

Collaboration de Nelson Fecteau