Thetford Mines se démarque pour ses politiques entrepreneuriales

Thetford Mines se classe au premier rang pour ses politiques entrepreneuriales parmi les villes de moyenne taille au pays (moins de 150 000 habitants) dans le classement 2018 de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

La Ville a obtenu une note de 30,9 sur 33,3. Okotoks (Alberta), Victoriaville, Saint-Georges-de-Beauce et Whitehorse (Yukon) se suivent ensuite dans l’ordre.

Selon Mélanie Raymond, attachée de presse et conseillère aux affaires publiques à la FCEI, Thetford Mines enregistre de bons résultats pour les trois indicateurs qui composent le sous-indice «politiques».

D’abord, à 1,57, le fardeau de l’impôt foncier des PME par rapport au résidentiel se rapproche davantage de l’équité (qui serait égale à 1,00) que dans la plupart des autres collectivités analysées.

De plus, le fardeau des taxes scolaires des PME par rapport au résidentiel est à l’équité (1,00), à l’instar des autres collectivités québécoises. Dans la plupart des provinces, le régime de taxation scolaire foncière surtaxe les PME; c’est-à-dire qu’à ces endroits, l’indicateur est bien supérieur à 1,00. Par exemple, il atteint presque huit fois dans certaines collectivités ontariennes.

Enfin, Thetford Mines adhère au système PerLE qui permet de faciliter la recherche de permis, licences et certificats qui sont nécessaires au démarrage ou à la croissance d’une entreprise.

«Bien entendu, ce n’est pas la Ville qui crée les emplois dans le manufacturier, mais nous sommes là pour mettre des contextes favorables. En finissant premiers au niveau des politiques entrepreneuriales, c’est le bout sur lequel nous avons le contrôle et où nous réussissons bien alors nous sommes vraiment contents», a commenté le maire Marc-Alexandre Brousseau en entretien avec le Courrier Frontenac.

Ce qui saute principalement aux yeux de ce dernier, c’est le ratio du taux de taxe commerciale par rapport au résidentiel qui est dans les plus bas. «Il faut savoir que ce sont les chiffres de l’an passé. Pour la prochaine année, nous avons abaissé le taux de taxe commerciale, donc nous devrions performer encore mieux l’an prochain. Ce que je regarde aussi, c’est que nous performons bien au niveau des travailleurs autonomes. Puis, nous avons quand même 30 % de nos entreprises qui prévoient embaucher à temps plein dans la prochaine année, c’est ce qui est intéressant», a-t-il ajouté.

Classement général

Pour ce qui est du classement général, Thetford Mines se positionne au 15e rang au Québec et au 32e rang au Canada avec une note de 59,2 sur 100.

Marc-Alexandre Brousseau admet que la Ville aime toujours mieux être première, mais il est tout de même fier du résultat. «Nous avons été premiers au Québec en 2014. À la suite de cela, je me suis fait poser beaucoup de questions par les autres maires. Je pense que certains ont souhaité poser des actions qui leur permettraient de remonter et il semble que ça se produise.»

En effet, plusieurs villes québécoises se sont distinguées puisque neuf collectivités se classent parmi les vingt meilleures au pays, dont cinq dans le top dix. Victoriaville, Rimouski, Rivière-du-Loup, Saint-Georges et Val-d’Or arrivent respectivement aux 3e, 4e, 5e, 8e et 9e rang à l’échelle nationale. Saint-Hyacinthe (12e), Drummondville (18e), Sherbrooke (19e) et Trois-Rivières (20e) sont les autres villes québécoises dans le top 20.

«Comme président du Caucus des cités régionales de l’Union des municipalités du Québec, je suis très fier de voir cinq de nos membres dans le top 10 au Canada», a souligné M. Brousseau.

Au classement des grandes villes canadiennes (population de plus de 150 000 habitants), le Québec fait aussi bonne figure avec quatre dans le top 5. Sherbrooke et Trois-Rivières arrivent respectivement en 2e et 3e position. La banlieue de Montréal, qui regroupe des municipalités de la couronne nord et sud dont Laval et Longueuil, et Gatineau se hissent au 4e et 5e rang respectivement.

Selon Simon Gaudreault, directeur principal de la recherche nationale à la FCEI, il y a eu un net regain d’optimisme chez les chefs d’entreprise du Québec en 2018, ce qui a fait grimper dans le classement plusieurs collectivités de la province. «Le fait que le poids des taxes scolaires soit réparti également entre les bâtiments résidentiels et non résidentiels au Québec a également contribué à la bonne performance de nombreuses villes québécoises dans cette nouvelle édition de notre rapport.»

Pour sa part, Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI, estime que les PME sont la colonne vertébrale de l’économie québécoise. Les municipalités ont donc intérêt à adopter des politiques qui les soutiennent que ce soit en matière de taxation ou de réglementation. «Même s’il restera toujours des améliorations à apporter, nous tenons à souligner les efforts des administrations municipales qui travaillent au développement d’un climat d’affaires favorables à l’essor des PME», a-t-elle dit.

Collectivités entrepreneuriales

Il s’agit de la 10e édition du rapport de la FCEI. Cette étude annuelle analyse les caractéristiques entrepreneuriales des 125 agglomérations et régions métropolitaines de recensement les plus peuplées au Canada. Un indice composé de 13 indicateurs regroupés dans trois catégories spécifiques (la présence, la perspective et les politiques) est calculé de manière à établir une cote relative sur 100 pour chaque collectivité analysée. La concentration d’entrepreneurs, le démarrage d’entreprise, le niveau d’optimisme et de réussite ainsi que les politiques fiscales et réglementaires font partie des indicateurs étudiés.

Deux nouvelles variables ont été ajoutées en 2018 (le ratio entre la taxe scolaire commerciale et résidentielle, ainsi que les revenus des travailleurs autonomes) et une a été retirée (la satisfaction à l’égard de la vie). Par conséquent, les notes et classements de 2018 ne sont pas en tous points comparables à ceux des années précédentes.

Pour consulter le rapport complet : https://www.cfib-fcei.ca/sites/default/files/2019-04/collectivites-entrepreneuriales-2018.pdf