Une enquête du BAPE sur l’amiante

Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, a annoncé ce matin qu’il mandatait le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour qu’il se penche sur le dossier de l’amiante afin d’éclairer le gouvernement sur les orientations à donner à tout type de projet qui prévoit sa présence ou celle de ses résidus.

Par l’entremise d’une enquête avec audience publique, le BAPE aura pour mission d’établir un portrait de la présence de l’amiante au Québec, de son utilisation actuelle, de ses formes, des projets visant la valorisation et son élimination, ainsi que de tout autre aspect qui sera jugé utile. Il devra aussi dresser un état des connaissances scientifiques sur les répercussions de l’amiante et de ses résidus, en particulier sur la santé.

Pour ce qui est de la valorisation des résidus miniers d’amiante, le BAPE devra, s’il le juge pertinent, proposer un cadre qui tienne compte des aspects économiques, sanitaires, sociaux et environnementaux. Il devra aussi proposer des méthodes de «disposition» des résidus qui respectent l’environnement et protègent la santé. Le rapport devra être transmis au ministre au plus tard le 24 juillet 2020.

Selon la ministre de la Santé et des Services sociaux Danielle McCann, si l’amiante est interdit au Canada, il convient d’être prudent également avec ses résidus. «C’est une question de santé publique qu’il faut examiner attentivement puisque l’amiante est un cancérogène démontré et qu’il n’y a pas de seuil d’exposition jugé sécuritaire pour les effets sur la santé. Je suis heureuse que le BAPE soit mis à contribution pour que, à l’avenir, nous puissions prendre des décisions éclairées en tant que gouvernement en ce qui a trait à la gestion des résidus miniers.»

Pour sa part, le ministre Charette croit lui aussi qu’il est préférable de faire le point sur les impacts de l’amiante et de ses résidus sur la santé et l’environnement en s’appuyant sur la science.

Le «Règlement interdisant l’amiante et les produits contenant de l’amiante» est entré en vigueur au Canada à la fin de 2018. Celui-ci empêche l’importation, la vente et l’utilisation de l’amiante, ainsi que la fabrication, l’importation, la vente et l’utilisation de produits en contenant, à quelques exceptions près. Les résidus miniers en sont toutefois exemptés.