Les garderies non subventionnées demandent aussi le tarif unique

Le récente mise à jour économique du ministre des Finances Éric Girard a réinstauré le tarif unique à 8,25 $ dans les Centres de la petite enfance (CPE) et les garderies subventionnées. Les établissements non subventionnés, qui représentent 22 % du réseau avec près de 70 000 places, déplorent cependant avoir été oubliés par la nouvelle mesure.

C’est notamment le cas pour Les P’tites Merveilles, un service de garde situé à Thetford Mines offrant un programme éducatif en immersion anglaise. L’Association des garderies non subventionnées en installation (AGNSI), dont fait partie ce dernier, a lancé une campagne de mobilisation à travers ses membres afin de dénoncer la situation.

Rappelons qu’en 2015, les libéraux avaient instauré la contribution additionnelle en fonction du revenu. François Legault avait toutefois promis de la laisser tomber et de revenir au tarif unique lors des élections de 2018, ce qui a récemment été annoncé. Le gouvernement caquiste estime qu’avec cette mesure, ce sont en moyenne 1100 $ que 140 000 familles n’auront plus à débourser. Cette annonce ne concerne que les services de garde subventionnés qui demeurent aux mêmes coûts, soit entre 35 $ et 50 $ par jour (les parents ont toutefois accès à un crédit d’impôt).

«Nous n’avons pas droit au tarif unique, mais nous devons nous conformer aux mêmes exigences que les centres de la petite enfance et les garderies subventionnées. Ce n’est pas équitable», indique Zina Pantorno, propriétaire de la garderie Les P’tites Merveilles.

L’AGNSI et ses membres demandent donc un traitement similaire afin de payer leurs éducatrices aux mêmes salaires selon l’échelle mise en place par le ministère de la Famille, ainsi que pour permettre aux parents d’envoyer leurs enfants dans l’établissement de leur choix sans en souffrir monétairement. Ils proposent également la conversion de leur modèle vers celui subventionné.

Enfin, les propriétaires des garderies non subventionnées ont sollicité des mesures financières transitoires pour les parents par un rehaussement de 9600 $ à 15 000 $ du remboursement anticipé maximum.

Projet pilote

Néanmoins, le ministre de la Famille Mathieu Lacombe a annoncé le 12 novembre dernier un projet pilote qui sera mis en place en 2020 pour permettre à un plus grand nombre d’enfants d’avoir accès à une place subventionnée. Il a précisé poursuivre ses discussions avec les différents partenaires, dont l’AGNSI, afin de s’entendre sur les modalités.

Bien que le ministre a soutenu qu’il était encore trop tôt avant de parler du nombre de places, selon les rumeurs, le projet pilote ne concernerait que 3000 enfants. «Ça ne représente même pas 5 % des places. Que vont faire les autres garderies», se demande Mme Pantorno.

Malgré tout, elle admet qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction. Entre-temps, les parents de la garderie Les P’tites Merveilles ont été invités à signer une pétition dans le but de dénoncer la situation actuelle. Celle-ci sera envoyée au ministère de la Famille et à la députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours.