Un respirateur pour éviter la transmission de la COVID-19 testé à La Guadeloupe

Depuis la réouverture du Centre d’implantologie de la Haute-Beauce à La Guadeloupe, le 1er juin, le dentiste Bruno Bédard travaille avec un respirateur développé par la firme eTrace Medical, de Thetford Mines.

C’est par le bouche à oreille que M. Bédard a entendu parler de cet appareil. « J’ai contacté la firme pour avoir le prototype pour en faire l’essai », indique-t-il. Le dentiste a donc reçu le respirateur aux alentours de la fin mai.

La compagnie spécialisée dans la filtration de gaz a développé un dispositif permettant de filtrer les particules d’un nanomètre et plus et d’éliminer les bactéries et les virus à l’aide d’un procédé thermique.

M. Bédard explique que le respirateur dispose d’une pression d’air positive. De plus, l’air traité autant avant l’inspiration qu’après l’expiration. « Nous avons fait quelques ajustements en cours de route, mais le système est maintenant à point », assure-t-il, qualifiant le système d’innovateur pour la médecine.

Le dentiste ne se sent pas en sécurité avec les masques N95. « Il me faut le respirateur pour pouvoir travailler. Nous étions habitués de protéger nos patients, mais il nous faut aussi nous protéger des patients aujourd’hui », indique-t-il.

Le dentiste souhaite même avoir un deuxième respirateur. « Je travaille avec mon fils Bruno-Pier. En ce moment, si Bruno-Pier travaille, je ne peux pas en faire de même puisque c’est lui qui utilise le respirateur. Il y a une urgence à produire ces respirateurs », soutient M. Bédard.

Une quinzaine de dentistes ont même contacté eTrace Medical, car ils étaient intéressés par le respirateur, selon M. Bédard.

De longs délais au gouvernement

Du côté de la firme, elle a entrepris des démarches auprès du gouvernement et de Santé Canada pour accélérer la production. Le système de certification est présentement engorgé en raison de nombreux tests sur le masque N95. « C’est notre plus grosse barrière en ce moment. Le processus est extrêmement lent », affirme le président d’eTrace Medical, André Lamontagne.

La firme a participé à trois concours de Santé Canada jusqu’à maintenant. « Nous avons participé à l’un d’eux en mars et nous avons reçu un courriel [la semaine dernière] pour nous dire que nous recevrons une réponse d’ici la mi-juillet », ajoute-t-il.

« Il y a un bel engouement autour du respirateur. Les gens voient le potentiel et que ça répond à leurs besoins. C’est ce que nous essayons de communiquer au gouvernement. Nous avons besoin d’un coup de main de sa part », conclut-il.

Un second prototype est en préparation pour une version portative. Celle-ci pourrait notamment servir pour des infirmières ou des préposés aux bénéficiaires.