Les cabanes à sucre crient à l’aide

Plus d’une quarantaine de propriétaires de cabanes à sucre et de salles de réception se sont réunis le 11 août à Montréal pour lancer un appel au secours au gouvernement du Québec. Ces entrepreneurs déclarent être « au bout du rouleau » et soulignent que les conséquences de la crise sont particulièrement importantes dans leur secteur d’activités. Une aide d’urgence est réclamée.

« Depuis le 15 mars dernier, notre vie a basculé. Comme les autres cabanes à sucre, le gouvernement a fermé notre établissement sans préavis. Nous entamions à peine notre saison 2020. Notre profession nous a été enlevée. Nous nous retrouvons devant rien. Tous nos événements de l’été ont été reportés à l’année prochaine et ceux de l’automne commencent à tous être annulés. Nos efforts, notre temps et nos économies ont tous été investis dans ce projet depuis 15 ans. Nous sommes à bout de souffle et nous avons besoin d’une aide urgente », clame Mélanie Charbonneau, copropriétaire de l’Érablière Charbonneau.

« Notre cabane à sucre, c’est notre passion! Nous sommes en couple non seulement dans la vie, mais aussi en affaires. La pandémie était un coup dur, mais avec le déconfinement, nous avions espoir que les quelques réceptions restantes auraient lieu. Et le coup de grâce a eu lieu le 18 juillet quand le port obligatoire du masque est entré en vigueur. Personne ne veut se marier ou célébrer un anniversaire avec un masque. Nous avons perdu notre saison des sucres, notre saison des réceptions et qu’en sera-t-il de celle des fêtes? Nous espérons que le gouvernement entendra notre cri de cœur et viendra à notre secours », soutiennent Marilyne Gauthier et Denis Provençal, propriétaires de La cabane à sucre d’Amours.

Bien qu’il soit maintenant autorisé de réunir jusqu’à 250 personnes, les clients qui ne peuvent pas danser ou consommer d’alcool après minuit sont nombreux à annuler leurs plans de célébration.

« Cela fait 25 ans que je suis en affaires. J’ai eu des moments plus difficiles que d’autres, mais je n’ai jamais eu recours à un prêt quelconque. La COVID-19 a tout changé. J’ai contracté une dette pour la première fois de ma vie et je n’ai pas le goût que cela me suive alors même que je ne fais pas de ventes. J’ai près d’une vingtaine d’employés et j’ai besoin d’avoir des événements avec au moins 200 personnes pour être rentable. Avec les mesures sanitaires en place, je n’y arriverai tout simplement pas. Nous avons besoin d’aide pour payer notre loyer, nos taxes municipales et tous nos autres frais fixes », explique Pascal Garippo, copropriétaire de la salle de réception Le Châteaubriand pour qui les programmes de prêt des gouvernements ont atteint leurs limites.