Le personnel enseignant du Cégep de Thetford en grève

Les membres du Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de Thetford prennent part depuis ce midi à un mouvement de grève de 48 heures. Ils souhaitent faire entendre leur frustration et leur déception par rapport à l’attitude du gouvernement du Québec.

Tout comme leurs collègues également affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), ils dénoncent l’impasse dans les négociations entourant le renouvellement de leur convention collective qui est venue à échéance il y a plus d’un an.

« Depuis le début de la crise sanitaire, les enseignantes et les enseignants du Cégep de Thetford et du Centre d’études collégiales de Lotbinière ont déployé des efforts importants pour adapter leurs cours, développer de nouvelles méthodes d’enseignement en peu de temps et être disponibles dans des horaires complètement éclatés. Ils ont assuré une prestation de service sans interruption, et ce, sans reconnaissance de la part des autorités gouvernementales ni heures supplémentaires », a mentionné le comité exécutif par voie de communiqué.

Les syndiqués estiment avoir largement participé à l’effort collectif en étant « présents tous les jours, en portant à bout de bras des sessions de formation à distance, parfois avec les moyens du bord et avec une connectivité Internet déficiente, en souffrant d’épuisement et d’anxiété, mais toujours avec ce désir constant de surpassement de soi pour accompagner nos étudiants, vos enfants, afin de les préparer à de meilleurs lendemains. »

Barbara Poirier du Conseil central Québec-Chaudière-Appalaches (CSN) s’est déplacée à Thetford Mines pour l’occasion. Elle a dit souhaiter que la situation se règle rapidement par une entente négociée. « Les enseignants ont soutenu nos jeunes dans la dernière année. Aujourd’hui, le gouvernement pense que nous sommes fatigués. Oui, nous le sommes, mais pas suffisamment pour ne pas demander du respect. »

La dernière offre patronale déposée est loin de plaire aux syndiqués. « 5 % d’augmentation sur trois ans et un petit bonbon si la reprise économique est bonne, cela représente un appauvrissement. Ce n’est certainement pas à la hauteur de ce que nos travailleurs du secteur public méritent. Ça n’a pas de bon sens et c’est insultant », a-t-elle ajouté.

Mme Poirier n’a d’ailleurs pas apprécié la sortie publique du premier ministre François Legault à la suite de sa rencontre avec les chefs des grandes centrales syndicales, le dimanche 2 mai. « Le gouvernement a fait un spectacle médiatique où, encore une fois, il nous a présenté exactement la même offre à peine nuancée de la précédente. C’était un coup d’éclat. Il va falloir arrêter de dire merci tout le temps. La meilleure façon de démontrer de la reconnaissance c’est par des conditions de travail valables et certainement améliorées », a-t-elle conclu.