Des gens, des mains, une œuvre

À la mi-octobre, l’artiste multidisciplinaire France-Anne Blanchet était de passage au Centre d’entraide de la région de Disraeli (CERD) pour y récolter des mains; celles des bénévoles, des employés et des usagers, y compris celles des enfants de la garderie. Cette activité inusitée servira à la réalisation d’une œuvre murale qui sera dévoilée au public le jeudi 9 décembre en après-midi. 

L’aventure a commencé au printemps dernier lorsque la chargée de projets du CERD, Marcelle Dubois, cherchait une idée à soumettre à la Ville de Disraeli dans le cadre l’appel de projets de médiation culturelle. « Lorsque j’ai appris que Mme Blanchet était une médiatrice culturelle fraichement diplômée de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), j’ai tout de suite su qu’elle serait la mieux placée pour nous guider dans cette aventure. Ensemble, nous nous sommes entendues pour développer un projet qui ferait participer le plus grand nombre de personnes avec un minimum de contraintes. »

Bien qu’elle n’ait jamais sévi en arts visuels, France-Anne Blanchet savait que c’était la discipline la plus appropriée pour ce genre de projet. « Il y a deux choses de bien compliquées lorsque l’on parle de médiation culturelle. La première, c’est le concept en soi. Je dis toujours que la médiation culturelle, ça se vit plus que ça se définit. »

Elle ajoute que la deuxième difficulté est la mobilisation du milieu. « Les gens hésitent à embarquer dans un projet d’art par gène ou simplement par peur d’avoir l’air bébé. Je cherchais une façon de faire participer tout le monde sans qu’on puisse me dire non. Ça devait être rapide et simple, et j’ai trouvé », lance-t-elle avec fierté. 

La participation minimale de chacun consistait à faire photocopier ses mains lors de son passage au CERD. Au deuxième niveau de participation volontaire, les gens étaient invités à dessiner leur photocopie afin de pouvoir éventuellement identifier leurs mains au sein de l’œuvre finale. Les gens les plus motivés à participer à ce grand projet pouvaient peindre et colorer des photocopies d’archives de l’organisme qui seront utilisées en guise d’arrière-plan.

À quoi ressemblera l’œuvre finale? « Ah! Ça, c’est une surprise. Le seul indice que je puisse donner c’est qu’une fois terminé, l’œuvre sera simplement intitulée NOUS », termine-t-elle un sourire au coin des lèvres.

Rappelons que la réalisation de cette œuvre est rendue possible grâce au financement de l’Entente de développement culturel de la Ville de Disraeli et du gouvernement du Québec.