Attentats de Bruxelles : «Personne n’est surpris»

Dan Gagnon a été frappé au cœur en voyant ce qui s’était produit dans sa ville d’adoption mardi matin.

Originaire de Disraeli, il est installé en Belgique depuis plusieurs années où il y est devenu une vedette de l’humour et de la télévision. Lorsque les attentats ont été perpétrés à Bruxelles, il était chez lui, à environ trois kilomètres du métro où une bombe a explosé.

«J’étais dans mon lit et j’ai reçu un message de quelqu’un avec qui je travaille qui me disait que ce ne serait pas facile faire rire lors de mon show de vendredi. Après avoir pris connaissance des événements, c’est certain que le premier réflexe a été d’informer les membres de ma famille que j’étais en sécurité», a-t-il raconté en entretien téléphonique avec le Courrier Frontenac

Ayant entendu des sirènes une bonne partie de la journée, Dan a aussi appris que quelques interventions policières avaient eu lieu près de chez lui. Une voiture suspecte a notamment été détruite par l’équipe de démineurs des forces de l’ordre.

La tristesse

Le sentiment l’ayant dominé toute la journée a été la tristesse, dit-il. «Au-delà de la chasse aux coupables et des questions sur le pourquoi, il y a eu une trentaine de morts et une centaine de blessés. La tristesse est aussi liée au fait qu’il n’y a personne qui était surpris de voir ce qui s’était passé. Le premier ministre lui-même a dit que les attentats que l’on redoutait à Bruxelles ont finalement eu lieu. Depuis ceux de Paris, nous étions dans cette ambiance-là. C’est malheureux quand on y pense.»

Comme il est facile pour lui de travailler à la maison, c’est là que Dan Gagnon est resté mardi. De toute façon, les forces de l’ordre avaient fermé plusieurs artères et tous les moyens de transport étaient arrêtés. Il était aussi conseillé aux gens d’éviter les rassemblements. Même s’il s’est assuré de vérifier que ses connaissances étaient en sécurité, l’humoriste a essayé de ne pas trop suivre les développements sur les médias sociaux.

«On veut éviter d’aller à la chasse aux détails parce qu’il y a plusieurs fausses informations qui circulent. J’ai travaillé de chez moi et le 3/4 du temps j’ai fait des entrevues pour le Québec», a-t-il expliqué.

Malgré les attentats survenus près de chez lui, Dan Gagnon refuse que la peur le prenne. «Je n’ai pas plus peur d’un attentat terroriste que de me faire frapper par la foudre. C’est avant tout triste pour les victimes et leur famille. Ce qui est malheureux c’est aussi de voir des gens en faire de la récupération pour leur profit personnel, comme Donald Trump.»

Vendredi soir, il sera de nouveau à son poste pour le Dan Late Show. Un monologue au sujet de l’actualité est habituellement présenté en début d’émission. «Je vais essayer d’en parler de façon intelligente. Pour l’instant, je ne sais pas comment je vais l’aborder. C’est difficile d’avoir du recul quand ça vient d’arriver», a-t-il conclu.