Berce du Caucase : un bilan positif après quatre années de lutte soutenue

Après plus de quatre années de lutte contre la berce du Caucase, les neuf organismes de bassins versants de la Chaudière-Appalaches sont confiants pour la suite. 

« Nos efforts communs nous permettent de savoir que plusieurs des colonies ne représentent plus une menace immédiate », affirme Véronique Brochu, directrice générale du Comité de bassin de la rivière Chaudière. Au total, plus de 250 000 plants de berce du Caucase ont été traités par les équipes des OBV de la région.

Un portrait juste de la situation

Grâce à la participation des différents acteurs du territoire et aux nombreux signalements des citoyens, les OBV peuvent maintenant affirmer avoir un portrait plus complet de la situation. « Nous connaissions les principales colonies, mais les citoyens nous ont permis de localiser de nouvelles colonies et d’éviter la propagation de la berce du Caucase », soutient Emmanuel Laplante, directeur général du Groupe de concertation des bassins versants de la zone Bécancour. Au total, plus de 400 nouvelles colonies ont été inventoriées grâce à la participation du public depuis 2018.

Une boîte à outils pour la pérennité

Au fil des ans, les OBV de la région ont sensibilisé et formé de nombreux acteurs du territoire à identifier et éradiquer la berce du Caucase. Tous les outils utilisés sont maintenant disponibles en ligne dans une boîte à outils : fiches d’information, protocoles d’éradication, articles de littérature scientifique, vidéos d’information. Bref, tout y est pour permettre aux acteurs de poursuivre la lutte, au besoin, de se renseigner sur le sujet ou de sensibiliser leurs publics à la dangerosité de la berce du Caucase, par exemple.

Une lutte à finir, les prochaines années critiques

Les OBV de la région demeurent tout de même prudents. « Il reste encore quelques colonies problématiques et quelques années de lutte et de suivi avant de pouvoir affirmer que la banque de graines au sol est véritablement épuisée », prévient François Lajoie, directeur général de l’Organisme des bassins versants de la Côte-du-Sud. En effet, les graines au sol peuvent rester en dormance et germer après plusieurs années avant de pousser. Bien que l’objectif zéro graine au sol ait été atteint au cours des quatre dernières années, un suivi rigoureux demeure nécessaire pour s’assurer qu’une infestation de berce du Caucase ne reprend pas.

Une démarche est en cours pour financer une deuxième phase de la lutte contre la berce du Caucase. Tablant sur l’expertise des OBV en la matière, François Lajoie a été mandaté pour rencontrer plusieurs instances pouvant contribuer sans tarder à cette phase d’éradication de la berce du Caucase dans la région au cours des prochaines années.

À propos de la berce du Caucase

La berce du Caucase peut mesurer de 2 à 5 mètres de hauteur et ses feuilles atteindre 1,5 mètre de largeur et 3 mètres de longueur. À maturité, atteinte en trois à cinq ans, la plante forme de grandes ombelles de fleurs blanches dès le mois de juillet. D’abord vertes, ses graines vont brunir lorsqu’elles deviendront matures. Un plant de berce du Caucase peut généralement produire de 15 000 à 20 000 graines, viables durant cinq à sept ans, d’où l’importance d’empêcher leur dispersion pour limiter la propagation de cette plante envahissante dangereuse.

Le danger provient de sa sève, incolore et indolore, qui peut causer des brûlures importantes au premier contact avec la peau. Ces brûlures surviennent dans les 24 à 48 heures après le contact, car la sève dite photo-toxique est activée par la lumière naturelle ou artificielle.

À propos de l’Offensive régionale de lutte à la berce du Caucase en Chaudière-Appalaches

L’Offensive régionale de lutte à la berce du Caucase en Chaudière-Appalaches vise à contrôler et éradiquer cette plante exotique envahissante dangereuse pour la santé humaine et de l’environnement. Financé par le Fonds d’appui au rayonnement des régions, administré par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et appuyé par la Table régionale des élus municipaux de la Chaudière-Appalaches, ce projet de trois ans a permis aux neuf organismes de bassins versants de la région d’obtenir les meilleurs résultats possible grâce à leurs efforts concertés. La fin du projet, prévue pour le 31 mars 2021, s’est terminée le 31 mars 2022, un report ayant été accordé en raison de la crise sanitaire ayant eu un impact sur les activités du projet.