L’éducation veut prendre sa place dans la campagne

Le Syndicat de l’enseignement de l’Amiante (SEA) procèdera dans les prochains jours à l’installation de nombreuses pancartes afin de mettre de l’avant les enjeux de l’éducation en cette période électorale. Cette campagne se déroule présentement à travers la province.

«Ce que l’on veut, c’est que l’école publique et l’éducation demeurent un sujet de discussions pendant l’ensemble de la campagne et même au-delà parce qu’on s’en va vers nos prochaines négociations. On veut mettre en évidence les besoins de l’éducation pour que les politiciens proposent des engagements fermes», explique le président du SEA, Francis Jacob.

Les syndicats souhaitent notamment des réinvestissements majeurs. «Depuis 2003, on a subi 1,4 milliard $ de coupures. Les libéraux se vantent de réinvestir. Bien que de nouvelles sommes soient toujours bienvenues, ce sont toutefois des montants qui ne sont pas garantis à long terme et qui ne couvrent pas tout ce qui a été coupé», indique M. Jacob.

Selon lui, les écoles ont besoin de plus de ressources pour supporter les élèves et les enseignants. «Les classes sont surpeuplées. On parlait d’intégrer 10 % des élèves en adaptation scolaire au régulier, mais on frôle le 50 %. Il faut qu’il y ait des choses qui soient faites à ce niveau. L’idée de ces pancartes vient de là. On doit faire prendre conscience aux gens qu’il faut supporter l’école publique parce qu’elle est laissée à elle-même.»

Hausse du salaire de base

Le salaire des enseignants est ce qui a retenu l’attention en éducation jusqu’à maintenant dans cette campagne électorale. Une mesure proposée par le Parti libéral du Québec ferait passer la rémunération de base de 45 000 $ à 53 000 $ par année pour un temps complet. La Coalition avenir Québec s’est aussi engagée à hausser le salaire des enseignants.

«Présentement, ce dont les partis parlent, c’est d’une augmentation des salaires des enseignants, mais ce ne sont pas réellement des hausses salariales. Ils parlent d’enlever des échelons en début de carrière, ce qui veut dire que les nouveaux enseignants commenceraient avec un meilleur salaire. Tous les autres demeureraient au même échelon. On veut de véritables augmentations parce qu’avec les pénuries, on se rend compte qu’il faut réussir à trouver un moyen de faire une rétention du personnel. Les salaires ne sont pas intéressants et ce n’est pas nous qui le disons. Il y a des sondages sortis récemment qui démontraient que les enseignants québécois sont les moins bien payés au Canada», soutient le président du SEA en ajoutant que dans les cinq premières années, 25 % des nouveaux enseignants quittent le métier.

Les syndicats veulent donc que les partis prennent des engagements clairs envers l’éducation. «Ils s’entendent tous pour dire que l’éducation devrait être une priorité, mais ils n’ont pas vraiment ouvert leurs livres pour nous dire ce qu’ils comptent faire. On veut qu’ils se prononcent», conclut Francis Jacob.