Thetford Mines s’oppose au tracé proposé par Hydro-Québec

La Ville de Thetford Mines se dit opposée au tracé proposé par Hydro-Québec dans le cadre du projet d’interconnexion entre le réseau électrique du Québec et celui du Maine qui ferait passer sur son territoire, plus précisément dans le secteur de Black Lake, une ligne de transport d’électricité à haute tension.

Pour elle, les impacts négatifs seraient majeurs, tant pour les résidents que pour le développement futur, et juge donc le tracé inacceptable. «La nouvelle ligne passe dans un secteur urbain, près de plusieurs résidences, de divers bâtiments et d’un parc. Il paraît évident qu’elle affectera tant les citoyens actuels que le développement du secteur. Des alternatives existent et la Ville insiste pour que le parcours soit modifié», a indiqué le maire Marc-Alexandre Brousseau par voie de communiqué, vendredi après-midi.

La construction de la ligne à haute tension implique l’installation de structures métalliques d’une hauteur variant entre 33 et 51 mètres. «Que ce soit pour les citoyens ou les visiteurs, les impacts sur l’aspect visuel sont aussi importants. Ces structures perturberont le paysage des gens ainsi que les opportunités d’expansion», a mentionné Michel Verreault, conseiller du district 2.

«Puisque la nouvelle ligne sera située à une distance de moins de 150 mètres de certaines résidences, le projet aura des répercussions négatives pour les citoyens actuels, mais aussi pour l’attraction des nouveaux résidents», a ajouté Josée Perreault, conseillère municipale du district 1.

Bien qu’Hydro-Québec dise vouloir minimiser les impacts environnementaux causés par l’installation de la future ligne, il n’en demeure pas moins que les répercussions négatives sont trop importantes pour que la Ville accepte le projet. Selon elle, d’autres alternatives sont possibles afin de réduire les impacts pour la population et le développement de ce secteur.

«La société d’État a, jusqu’à maintenant, démontré une volonté de travailler en partenariat avec les milieux touchés, il est temps de prouver que cela demeurera ainsi», a souligné M. Brousseau.

Réponse d’Hydro-Québec

Interpellée par le Courrier Frontenac au sujet de la position de la Ville de Thetford Mines, la porte-parole d’Hydro-Québec Lynn St-Laurent a indiqué par courriel que la société d’État est sensibilisée aux préoccupations évoquées par le maire.

«Ce dernier souligne la volonté d’Hydro-Québec de travailler en partenariat avec les milieux touchés, et c’est ce que nous continuerons de faire. Chaque tracé aura ses impacts. Dans ce cas-ci, le fait de longer une ligne existante limite le déboisement et évite d’ouvrir de nouveaux corridors, notamment dans des lieux de villégiature. Nous sommes à proposer divers aménagements et des mesures d’atténuation au maire et à son équipe», a-t-elle poursuivi.

Le projet

Rappelons que le projet à courant continu de 320 kilovolts, appelé Interconnexion Appalaches-Maine, vise à accroître la capacité d’échange entre le Québec et la Nouvelle-Angleterre. Le corridor envisagé se veut une solution de rechange à la suite de l’échec du projet Northern Pass qui devait initialement emprunter le territoire du New Hampshire.

La nouvelle ligne de transport traverserait les municipalités de Saint-Adrien-d’Irlande, Thetford Mines, Saint-Joseph-de-Coleraine, Disraeli Paroisse et Sainte-Praxède sur une distance totalisant 39,8 km. Dans la MRC du Granit, les 63,4 km restants passeraient par Stratford, Stornoway, Saint-Romain, Nantes, Sainte-Cécile-de-Whitton et Frontenac.

La construction est censée commencer au printemps 2021, tandis que la mise en service des nouveaux équipements est prévue pour 2022.

À lire : Interconnexion Appalaches-Maine : cinq municipalités de la MRC visées