Un engouement inespéré pour Broughton BBQ

Étienne ­Groleau et ­Benoit ­Gravel n’auraient jamais imaginé en être rendus là où ils le sont aujourd’hui quand ils ont décidé de lancer leur entreprise ­Broughton ­BBQ l’été dernier. Avec leur associé ­Thomas ­Gravel, ces résidents d’East ­Broughton visent maintenant à agrandir leur réseau afin de faire connaître leurs produits inspirés des techniques de fumage du sud des États-Unis.

« J’ai commencé à expérimenter avec un barbecue au charbon en 2017 et j’ai découvert que j’aimais bien ça. Mon père a eu un restaurant pendant plusieurs années et mon ­grand-père avait eu une boucherie auparavant, donc j’avais déjà des connaissances là-dedans. Je me suis fait un fumoir fonctionnant aux bûches. Benoit s’en est aussi acheté un et nous avons commencé à en faire ensemble. Nous en avons fabriqué un cinq fois plus imposant en juin et nous sommes en train de nous en faire construire un autre six fois plus gros que ce que nous avons présentement », explique Étienne.

Ce qui était au départ un loisir est rapidement devenu une passion pour eux. En plus de leur propre consommation, ils se sont mis à en produire pour les membres de leurs familles et leurs amis, notamment pour les occasions spéciales. « L’été dernier, nous avions l’intention de nous promener un peu partout au ­Québec afin de participer à des compétitions de barbecue, mais en raison de la ­COVID, tout a été annulé. Nous nous sommes par la suite mis à emballer et à vendre les produits. Le ­bouche-à-oreille a fait son œuvre et nous avions de plus en plus de demandes, alors nous avons décidé de créer l’entreprise », raconte ­Benoit.

L’engouement pour leurs produits s’est vite fait ressentir, ajoute ce dernier. « ­Nous avons commencé à aller dans les marchés publics. Nous recevions même des appels de certains pour que nous vendions chez eux. Ce que nous offrons est très rare sur le marché. Notre modèle est simple et les gens adorent ça. »

Selon Étienne, la fermeture des restaurants a probablement favorisé cet engouement. « ­Les gens ont pris l’habitude de manger à la maison. C’est certain que cela nous a aidés à décoller. »

TECHNIQUES ­DU ­SUD ­DES ­ÉTATS-UNIS

Les techniques de fumage de ­Broughton ­BBQ proviennent du sud des ­États-Unis, notamment du ­Texas où ce type de produit est très populaire. « Nous contrôlons le feu manuellement en utilisant des bûches de bois. Sur le marché de la vente en gros au Québec, on retrouve davantage des produits de fumoirs à granules de bois », indique ­Benoit.

« De la façon que nous fonctionnons avec les bûches, c’est vraiment comme ça que nous pouvons arriver avec de meilleures saveurs. C’est aussi pour cela que nous sommes entêtés à garder notre cuisson au bois même s’il existe des fumoirs électriques », ajoute Étienne.

Leur produit phare et le plus populaire est la côte levée. Ils offrent en plus de l’effiloché de porc, des ailes de poulet ainsi que du saumon fumé à froid. Ils ont aussi comme projet d’ajouter des variétés de sauce et d’épices.

TROIS ­POINTS ­DE ­VENTE

Broughton ­BBQ a établi son premier point de vente permanent à ­La ­Gargouille – ­Marché & ­Pub festif à ­East ­Broughton. Ses produits sont également disponibles depuis peu chez ­IGA extra ­Marché St-Pierre et ­Fils à ­Thetford ­Mines et chez ­IGA extra Boucherie ­Veilleux à ­Sainte-Marie.

Dans les derniers mois, la production a été transférée de la maison à un local en location. Afin d’être en mesure de fournir à la demande, Étienne et ­Benoit ont laissé leurs emplois pour se consacrer à leur entreprise à temps plein, tandis que ­Thomas demeure impliqué à temps partiel, lui qui travaille dans le domaine de l’alimentaire en épicerie depuis quatre ans.

« Ce sont Étienne et ­Benoit qui ont développé les connaissances en barbecue, tandis que pour ma part j’ai plusieurs contacts en raison de mon emploi. La ­Gargouille et le ­IGA, ce n’est qu’un début. Nous regardons déjà pour un nouveau bâtiment à la fine pointe de la technologie pour fournir les grandes surfaces. C’est ce que nous visons dans les prochaines années », soutient ­Thomas.

Le déménagement dans un nouveau bâtiment devrait éventuellement mener à l’embauche d’employés pour répondre à la demande.

Les trois associés ont bien l’intention de demeurer implantés à ­East ­Broughton. C’est d’ailleurs pour rappeler d’où ils viennent qu’ils ont tenu à inclure des pioches minières à leur logo.

« Nous trouvons important de rester dans notre coin et d’avoir des bases solides. Ça va plus vite que nous le pensions au départ et jamais nous n’aurions imaginé qu’il y aurait un tel engouement pour nos produits. En même temps, nous ne voulons pas perdre le contrôle, donc nous devons essayer de limiter notre croissance un peu. Nous voulons y aller graduellement et bâtir notre réseau en ­Chaudière-Appalaches d’abord. Ensuite, nous pourrons viser à l’agrandir à l’extérieur de la région », conclut ­Benoit.