«Acceptabilité sociale : sans oui, c’est non»

La chercheuse Marie-Ève Maillé était à Saint-Ferdinand pour présenter son nouveau livre «Acceptabilité sociale : sans oui, c’est non». Écrit en collaboration avec son collègue Pierre Batellier, le livre traite de l’acceptabilité sociale avec en fond de scène le projet éolien de L’Érable.

Spécialisée dans l’évaluation des impacts sociaux des grands projets, Mme Maillé est professeure associée au CINBIOSE (Centre de recherche interdisciplinaire sur le bien-être, la santé, la société et l’environnement) de l’UQAM et a lancé sa propre entreprise de consultation «Notre Boite» afin d’accompagner les groupes en conflit dans les différents processus de participation publique et démarches de consultation.

Sorti en avril dernier, le livre est en fait la thèse de doctorat qu’elle a réalisée sur le projet éolien de L’Érable et sur son expérience sur le terrain, notamment dans le domaine minier et de l’énergie. «Nous avons réussi, avec de nombreux exemples à l’appui, à livrer un volume assez riche sur ce qui se passe actuellement au Québec», d’expliquer Mme Maillé.

Tout a commencé ici

La chercheuse rappelle que c’est ici, dans la région de L’Érable, que tout a commencé. «J’ai fait ma thèse de doctorat sur le terrain à Saint-Ferdinand et à Sainte-Sophie-d’Halifax. C’est une question de timing qui a fait en sorte que je me suis retrouvée ici au projet éolien de L’Érable, car si j’avais été prête plus tôt, j’aurais pu travailler sur le projet de port méthanier à Lévis ou si j’avais été prêtre plus tard, cela aurait pu être sur le projet de la mine Canadian Malartic en Abitibi. Mais, selon mes propres objectifs de recherches que je poursuivais, le terrain éolien était parfait. Je ne pouvais demander mieux. C’était un conflit qui était très difficile et un projet qui était très controversé.»

Finalement, Mme Maillé explique que l’idée maîtresse qui se dégage derrière le livre, c’est de dire qu’il faut penser au développement de nos territoires en inclusion et en collaboration avec les communautés qui les habitent et que les gens ont leur mot à dire sur la façon qu’on développe leurs territoires et sur les projets ici au Québec.

La chercheuse fait d’ailleurs les manchettes par les temps qui courent alors qu’elle tente de faire annuler une ordonnance de la cour qui la force à remettre les données brutes de sa thèse. «J’estime que ce sont des données qui sont confidentielles et qu’il est essentiel, en recherche, de protéger la confidentialité de ses données et l’anonymat de ses sources, un peu comme c’est le cas pour les journalistes. C’est ce que j’essaie de faire valoir au juge. Ces données sont confidentielles et doivent le rester et qu’elles ne peuvent donc pas être remises à Éoliennes de L’Érable dans le contexte du recours collectif.»