Autre projet éolien : la réalisation pourrait être repoussée
APPALACHES – La participation de la compagnie 3Ci lors du prochain dépôt de projets éoliens le 3 septembre 2014 n’est pas acquise. En effet, l’entreprise songe sérieusement à passer son tour pour cette fois-ci puisqu’elle n’est pas certaine de pouvoir mettre la main sur un contrat.
C’est ce qu’a affirmé Robert Vincent, président et administrateur de la compagnie, lors d’une rencontre avec les citoyens de Saint-Adrien-d’Irlande, le jeudi 29 mai. Si 3Ci déposait un projet, celui-ci se ferait sur les territoires des municipalités de Saint-Adrien-d’Irlande, Saint-Jean-de-Brébeuf et de Thetford Mines (secteur Black Lake).
Rappelons qu’en décembre dernier, Hydro-Québec avait lancé un appel d’offres pour 450 MW d’énergie éolienne, dont 300 pour les régions de la Gaspésie et du Bas-St-Laurent. Les 150 MW restants devaient donc être à la portée de n’importe quels autres projets.
« Nous sommes confiants du potentiel compétitif du projet de Saint-Adrien-d’Irlande, mais comme les projets ne seront pas nécessairement sélectionnés au mérite, ça peut être dangereux », a expliqué M. Vincent. En effet, comme les 150 MW restants peuvent également être accordés à la Gaspésie et au Bas-St-Laurent, 3Ci ne serait pas sûr de pouvoir mettre la main sur une part du gâteau. Comme un dépôt de projet lors d’un appel d’offres en coûte un demi-million de dollars, la compagnie serait très hésitante à aller de l’avant avec un dépôt en septembre prochain.
Lors de la rencontre avec les citoyens, M. Vincent a toutefois déclaré que même si la région ne faisait pas partie du prochain appel d’offres, il serait fort probable qu’elle fasse partie du prochain. Néanmoins, 3Ci est encore en train d’analyser si elle participera ou non à celui de septembre. La décision sera prise plus tard cet été. Les gagnants devraient d’ailleurs être annoncés en décembre 2014 et la première phase être complétée pour décembre 2016.
Jusqu’à maintenant, ce sont 52 résidents des environs qui ont signé des ententes avec le promoteur éolien, soit 39 de Saint-Adrien-d’Irlande et de Saint-Jean-de-Brébeuf et 13 de Thetford Mines. Les éoliennes seraient installées à au moins 600 mètres des résidences a tenu a rappelé le promoteur. Enfin, le projet rapporterait annuellement 5 000 $ par MW aux municipalités.
Un environnement de qualité
Le secteur où 3Ci souhaite développer son nouveau projet, soit sur les territoires de Saint-Adrien-d’Irlande, Saint-Jean-de-Brébeuf et Thetford Mines, est propice au développement éolien en raison de la qualité du vent et du terrain accessible.
« Dans la région, le vent est tout à fait comparable, sinon meilleur, que celui à Murdochville en Gaspésie. La différence est qu’ici, le terrain n’est pas très complexe en terme de topographie. En Gaspésie, il vente beaucoup, mais il y a plusieurs bourrasques et ça nuit à l’efficacité des machines. Ici, le vent est très laminaire donc la production est plus facile », a mentionné le président de 3Ci.
Dans un projet de 100 MW, il prévoit en retirer 36 %. « C’est énorme comme facteur d’utilisation. À minimum 35 %, ce sont des projets exceptionnels », a-t-il précisé.
Parmi les autres avantages à un projet dans ces trois municipalités, M. Vincent a également ajouté la proximité du poste des Appalaches, ce qui faciliterait l’interconnexion au réseau d’Hydro-Québec sans perdre trop d’énergie. Il y a aussi la facilité d’accès aux sites. Finalement, la surface d’implantation relativement grande et loin des résidences est un autre avantage en faveur de ce projet.
Les protestataires se font entendre
Une grande partie des personnes présentes ont vivement manifesté leur désapprobation lorsque le président de 3Ci a mentionné avoir l’appui de la communauté afin d’implanter un projet éolien sur le territoire de la municipalité.
Rappelons qu’un référendum sur le sujet avait avorté cet hiver puisqu’une pétition comportant au moins 50 % + 1 des personnes admissibles à voter annulant ce dernier avait été déposée à la municipalité, annulant ainsi le référendum.
Enfin, plusieurs ont manifesté leurs inquiétudes quant aux impacts sur leur santé, précisant que selon des études, les éoliennes ne devraient pas se retrouver à moins de deux kilomètres des zones habitées.