Bannissement de l’amiante : le plan du fédéral est attendu
Lors de son passage dans la MRC des Appalaches, prévu ce vendredi, le préfet Paul Vachon et le président de la Société de développement économique de la région de Thetford (SDE), Marc Alexandre Brousseau, ont bien l’intention d’interpeller la ministre du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, sur «l’après-bannissement» de l’amiante au Canada.
L’utilisation de l’amiante dans toute nouvelle construction au pays, son importation, ainsi que son exportation sont désormais interdites par le gouvernement fédéral. Ces mesures entreront en vigueur d’ici 2018.
En décembre 2016, le gouvernement de Justin Trudeau annonçait son intention de bannir l’amiante au Canada en modifiant la Loi sur la protection de l’environnement, et ce, en spécifiant l’interdiction de produire, d’utiliser, d’importer ou d’exporter des produits qui contiennent de l’amiante.
«Cette décision historique n’est pas sans conséquence pour nous, et ce, pour des années à venir. Le gouvernement du Canada est muet depuis ce temps sur la gestion de «l’après-bannissement» de l’imposant passif industriel avec lequel nous sommes pris. Les diminutions drastiques et irréversibles des valeurs foncières dans le secteur minier ont généré d’importantes pertes fiscales pour les municipalités. C’est un autre problème récurrent», de commenter M. Vachon.
«Ici, la ville est dans la mine, le bannissement de l’amiante au Canada veut dire pour nous 50 km2 de terrains miniers inutilisables. En termes de pied carrés, l’équivalent de 15 terrains de football de bâtisses minières et plus de 450 millions de tonnes de résidus miniers laissés pour morts. Il y a de grandes responsabilités à fermer une industrie et à bannir son produit. C’est le choix que le gouvernement du Canada a fait et nous le respectons, mais il faudrait maintenant faire face à la gestion du passif qui vient avec et ça coûtera des dizaines de millions $», d’expliquer Marc-Alexandre Brousseau.
«La mobilisation des intervenants, les rencontres et les démarches que nous avons menées ces derniers mois auprès du gouvernement fédéral nous ont permis d’obtenir l’assurance que nous pourrons transformer et valoriser les résidus miniers dans les années à venir. Pour tout le reste, la question reste entière. Nous croyons que le gouvernement a un plan, une stratégie pour la suite. Il est grand temps de nous la partager», de conclure M. Vachon.