Daniel Sicotte quittera la direction générale de la CSBF au printemps
Directeur général de la Commission scolaire des Bois-Francs (CSBF) depuis près de cinq ans, Daniel Sicotte a décidé que l’heure de la retraite avait sonné. Lorsqu’il quittera ses fonctions le 27 avril prochain, il aura mis un trait sur une carrière de 33 ans dans le monde de l’éducation, dont 28 à la CSBF.
Âgé de 56 ans depuis lundi, M. Sicotte dit avoir pris sa décision au cours de l’été au terme d’une réflexion sur sa vie personnelle et professionnelle, souhaitant «changer de rythme». Le choix de l’expression n’a rien de fortuit pour celui qui, tromboniste à ses heures, a commencé sa carrière dans l’enseignement de la musique et a contribué à faire naître l’Harmonie Prince-Daveluy.
Il y a des gens pour qui une retraite progressive constitue une possibilité. «Le type de poste que j’occupe ne permet pas cela», a-t-il dit. Quatre mots ponctuent le bilan qu’il trace de son passage à la direction générale de la CSBF, les mots passion, engagement, fierté et confiance. Confiance en l’avenir d’une organisation qu’il estime en santé, et cela à tous les niveaux.
Sa plus grande fierté réside dans le fait que le taux de diplomation des élèves s’est amélioré au fil des dernières années. Il s’est déjà trouvé sous la barre des 70% pour atteindre maintenant les 81,7%. «C’est une centaine de jeunes de plus qui obtiennent leur diplôme et qui rehaussent ainsi leurs compétences.»
«Les êtres humains sont plus importants que les titres», a ajouté M. Sicotte, parlant de l’influence qu’ont les enseignants sur les élèves. «On ne se souvient peut-être pas du contenu de ses cours de mathématiques, mais on se souviendra du prof qui nous les a enseignées. Oui, on peut faire une différence dans la vie d’un jeune.»
La bonification de l’offre de services de la CSBF, proposant toutes sortes de parcours aux élèves, fait également partie de ses objets de fierté. Il a également évoqué les compressions de 11 millions $ auxquelles la CSBF a été contrainte. «Malgré cela, on a pu atteindre l’équilibre budgétaire.»
L’institution n’a rien à envier à d’autres au Québec pour ce qui concerne son parc immobilier. Dans certains coins du Québec, des écoles désuètes doivent fermer; ce qui n’est pas le cas sur le territoire de la CSBF. M. Sicotte a également parlé des nouveaux «murs» qu’elle a pu ériger, le Trécarré, le Complexe multisport Promutuel, le deuxième étage du CIFIT.
Résidant à Princeville depuis son arrivée dans la région en 1990, M. Sicotte a été discret sur la nature des autres défis qu’il entend relever, disant vouloir continuer d’être un atout pour la communauté. Il ferme toutefois la porte à la politique.
Le côté artistique de sa personnalité l’a à la fois servi et desservi au moment de diriger cette grande institution pour laquelle travaillent quelque 1700 personnes. Jamais, dit-il, même à la maison, il ne pouvait laisser le «bureau» derrière lui. Les moments les plus difficiles ont été ceux où il savait que des décisions affecteraient des personnes. Par contre, la musique lui procurait des «temps d’arrêt».
Daniel Sicotte se surprend lui-même à éprouver de la tristesse en annonçant son retrait du monde de l’éducation, lui qui, tout petit, ne voulait pas quitter les genoux de sa mère pour aller à l’école, a-t-il dit en riant, précisant qu’il était le «bébé» d’une famille de quatre enfants.
Originaire de Thetford Mines, il a commencé sa carrière d’enseignant en musique au Séminaire de Sherbrooke en 1985. L’actuelle présidente de la CSBF, Paulette Simard-Rancourt, présidait l’ancienne Commission scolaire Prince-Daveluy au moment où M. Sicotte et sa conjointe y entraient.
Jusqu’au milieu des années 1990, M. Sicotte a enseigné la musique pour accéder, par la suite à la direction des écoles primaires Notre-Dame-de-l’Assomption de Daveluyville, puis à celle des écoles de Saint-Rosaire et de Saint-Norbert. Il a dirigé les écoles secondaires Le tandem et Le boisé. Avant de se retrouver adjoint à la direction générale, aux côtés de François Labbé, il orchestrait les services éducatifs, la formation professionnelle, la formation continue.
La «gratitude l’emporte sur la tristesse», a dit Paulette Simard Rancourt, préférant s’attarder aux traces que laissera M. Sicotte, ayant appris sa décision il y a deux mois. Elle en retiendra son «implication, son professionnalisme, son humanité».
Le DG remettra sa lettre lundi prochain au conseil des commissaires. Ce dernier aura à décider du processus de sélection. L’appel de candidatures pourrait se faire en même temps à l’interne qu’à l’externe. La présidente souhaite que M. Sicotte puisse guider les pas de son successeur pendant au moins deux mois.