Des municipalités encore isolées
APPALACHES. L’utilité et l’importance d’Internet n’a plus de secret pour personne. En 2015, à peu près tout le monde possède une connexion chez soi. Cependant, encore aujourd’hui, plusieurs petites municipalités sont mal desservies par la haute vitesse.
«C’était un enjeu pour les municipalités rurales il y a quelques années et ça l’est encore dans certaines», a soutenu Louise Nadeau, agente de développement rural à la Société de développement économique de la région de Thetford, dans un entretien avec le COURRIER FRONTENAC.
«Nous avions eu une réunion en ce sens en 2008 et avions formé un comité parce que c’était très problématique à ce moment, a-t-elle ajouté. Un projet avait été déposé au gouvernement fédéral pour un programme d’Industries Canada qui aidait les petites municipalités à se brancher, mais il a été refusé puisqu’ils n’acceptaient pas les projets communautaires. À la suite de ce refus, le conseil des maires avait voté une petite mesure à l’aide du fonds régional du pacte rural afin d’aider les citoyens qui se branchaient.»
Mme Nadeau a toutefois précisé que la situation s’est beaucoup améliorée depuis 2008 même s’il reste encore des endroits mal desservis. «La technologie par ondes a ses limites et la fibre optique est coûteuse à déployer. L’un des problèmes en milieu rural, ce sont les arbres et montagnes qui coupent les ondes.»
Un frein économique?
Selon Mme Nadeau, la piètre qualité d’Internet haute vitesse dans certains secteurs nuit au travail de quelques entreprises agricoles et touristiques, ainsi qu’aux travailleurs autonomes. Elle ne peut cependant pas affirmer que cela est un frein à l’arrivée de nouvelles entreprises dans les municipalités mal desservies.
«Les grandes entreprises ont tendance à vouloir s’établir là où il y a une masse de monde plus importante, donc on ne peut pas vraiment faire de lien avec la qualité du service Internet. Ça reste quand même une problématique pour certains», a affirmé l’agente de développement rural.
Les tours d’Hydro-Québec
Présentement en vente, les tours de communication d’Hydro-Québec pourraient s’avérer une solution pour les communautés isolées par les ondes. «Hydro-Québec est en train de vendre ses tours de communication, notamment celle sur le chemin Craig à Saint-Jean-de-Brébeuf. Nous rencontrons Hydro-Québec ce jeudi afin de l’acheter conjointement entre Kinnear’s Mills, Saint-Jean-de-Brébeuf et Saint-Jacques-de-Leeds», a expliqué le maire de Kinnear’s Mills, Paul Vachon.
Ces municipalités l’utiliseraient dans le but d’offrir un meilleur service Internet à leurs citoyens, ainsi que pour améliorer la qualité de la téléphonie cellulaire qui est pratiquement inexistante à ces endroits. «On nous a dit que ça coûtait cher, mais je n’ai aucune idée du prix. Ça pourrait aider ceux qui ont encore des problèmes. C’est sûr que nous ferons tout ce qui est possible pour permettre aux gens d’avoir un meilleur accès à Internet», a conclu le maire.
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