La diminution de la population de doré inquiète
Soucieux de voir la diminution de la population de doré, le Regroupement pour la protection du Grand lac Saint-François (RPGLSF) a mandaté la firme Norda Stelo afin de vérifier pendant la période critique la toxicité de l’effluent des étangs de traitement des eaux usées de Saint-Romain.
L’étude n’a trouvé aucune toxicité à l’effluent final de traitement et la qualité des sédiments à la hauteur de la frayère est excellente. C’est une très bonne nouvelle», souligne André Vachon, biologiste et président du RPGLSF, en notant que la Municipalité de Saint-Romain avait accepté de collaborer à la réalisation de l’étude.
Le Regroupement s’inquiète depuis plusieurs années de la diminution de la population de doré au Grand lac Saint-François. Les dorés fraient au printemps et retournent frayer là où ils sont nés. Les œufs et les fretins demeurent sur la fraie environ quatre semaines jusqu’au début du mois de juin. Or, les observations du RPGLSF lui indiquent que la frayère à doré de la rivière Felton, qui était la plus importante du lac jusqu’aux années 80, a été complètement abandonnée.
«Nous savons aussi que la période d’incubation est un temps particulièrement critique pour l’espèce et nous avons noté que c’est aussi le moment où les Municipalités de Saint-Romain, Stornoway et Nantes situées en amont de la frayère vident leurs étangs de traitement des eaux usées. Ces systèmes de traitement ont été mis en place au début des années 90», indique M. Vachon.
Ces inquiétudes ont donc mené à la décision de mandater Norda Stelo pour la réalisation d’une étude. «Jusqu’en 2016, la Municipalité de Saint-Romain a toujours utilisé l’alun comme réactif. Elle a changé de réactif à la suite de la demande du Regroupement puisque l’aluminium contenu dans l’alun est plus toxique que le fer. Le réactif utilisé en 2017 pour traiter les eaux usées était donc le sulfate ferrique», poursuit André Vachon.
L’étude a permis de noter que l’opérateur du système de traitement des eaux usées a utilisé dans le passé des quantités variables de réactifs. Certaines années, il en a utilisé quatre fois plus que pour d’autres années, tout en respectant les critères demandés par l’Environnement. «Il faut savoir que le ministère ne demande pas aux municipalités telles que Saint-Romain de mesurer l’aluminium et de vérifier la toxicité de leur effluent», soutient le président du RPGLSF.
Recommandations
Par ailleurs, Norda Stelo a émis quelques recommandations à la suite du dépôt de son rapport. On conseille notamment que Municipalités de Saint-Romain, Stornoway et Nantes mesurent le fer dans leur effluent en même temps qu’elles contrôlent les autres paramètres exigés par l’Environnement. Cette mesure peu coûteuse éviterait d’utiliser des quantités excessives de réactif qu’elles doivent payer et de rejeter dans la rivière ceux qui peuvent être toxiques.
De plus, on recommande de développer un plan d’ensemencement de doré à la frayère de la rivière Felton afin de favoriser le rétablissement rapide de la population en collaboration avec le parc national de Frontenac et les intervenants du milieu.
Enfin, soulignons que la MRC du Granit, l’Association des pêcheurs du Grand lac Saint-François, l’Association des riverains du Grand lac Saint-François et le député de Lotbinière-Frontenac Laurent Lessard ont apporté leur contribution financière pour la réalisation de cette étude alors que la Municipalité de Saint-Romain et le parc national de Frontenac y ont aussi collaboré.