Les élus demeurent inquiets pour l’avenir du fonds

L’annonce d’un fonds de diversification économique pour la MRC des Appalaches est une bonne nouvelle pour la région, dit le préfet Paul Vachon. Il reste toutefois prudent avant de crier victoire et s’inquiète de voir que le gouvernement ne semble pas vouloir la collaboration des intervenants locaux dans le processus de création du programme.

«Quand j’ai vu ça j’étais très content parce que le titre disait un fonds de diversification de 50 millions $, mais en voyant les crédits budgétaires, je ne le sais plus quoi penser parce qu’on inscrit 21 millions $», soutient M. Vachon.

En effet, dans le document «Plan économique du Québec», on prévoit des sommes de 2,5 millions $, 3,5 millions $ et trois fois 5 millions $ pendant cinq ans, pour un total de 21 millions $ sous forme de prêts et garanties de prêt.

«C’est un peu trop tôt pour être capable d’exprimer tout ce que cela veut dire. On a un fonds de diversification, mais il reste à savoir quel est le montant exact et quels sont les critères. Est-ce que nous aurons notre mot à dire comme gouvernement de proximité? Je ne le sais pas», poursuit le préfet.

Ce dernier souligne que par le passé, les intervenants locaux ont mentionné au ministre du Développement économique que la région ne voulait pas un fonds semblable à celui d’Asbestos. «Il a fallu qu’ils l’ajustent parce que ça ne fonctionnait pas. S’ils nous font un copier-coller du fonds d’Asbestos en sachant que ça n’a pas fonctionné, pourquoi répéter les mêmes erreurs? Ce que le gouvernement peut dire c’est qu’il a répondu à notre demande pour un fonds étant donné que c’est lui qui avait mis fin à l’exploitation de l’amiante. À partir de là, il faut savoir comment ça va se décliner. De toute façon, ce que l’on veut c’est le développement économique de nos entreprises et trouver une façon de faire la plus rapide et efficace possible.»

De l’argent neuf?

De son côté, le président de la Société de développement économique et maire de Thetford Mines, Marc-Alexandre Brousseau, affirme que les intervenants locaux en sont encore au même point alors qu’ils ne connaissent toujours pas les détails de ce fonds. Il déplore surtout qu’ils n’aient pas encore obtenu la rencontre avec le ministre Stéphane Billette demandée en janvier et que le montant annoncé ne semble pas être de l’argent neuf.

«Le gouvernement l’a pris chez Investissement Québec et il l’a mis dans une autre case en inscrivant le nom de la MRC des Appalaches dessus. On a beau présenter ça comme une bonne nouvelle pour nos entreprises, mais elles avaient déjà accès à ces sommes-là, seulement dans un autre programme et avec des critères semblables sinon plus avantageux», dit-il.

M. Brousseau espère encore qu’ils puissent participer à l’établissement des critères et que ceux-ci permettent des projets régionaux comme ceux de la deuxième phase du Centre historique de la mine King, du centre de transformation agroalimentaire, de la recapitalisation du fonds Capital expansion et du mont Adstock. «Aux dernières nouvelles, ce n’était pas le cas. Des projets tels que ceux du centre de congrès et l’Espace entrepreneuriat région Thetford ne seraient pas admissibles et pourtant ils donnent des résultats économiques. On nous dit que ce n’est pas un projet d’infrastructures, cependant, une entreprise qui procède à un agrandissement, c’est de l’infrastructure.»

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