« Il fallait passer par là. On n’avait pas le choix » – Luc Berthold
Selon le député de Mégantic-L’Érable, Luc Berthold, le manque de leadership d’Erin O’Toole à la chefferie du Parti conservateur du Canada (PCC) explique sa destitution. Ce dernier s’est fait montrer la porte le mercredi 2 février à l’occasion d’un vote de confiance.
« Je pense qu’à partir de maintenant, nous allons commencer à regarder vers l’avant. Nous sommes unis plus que jamais depuis hier (mercredi) parce qu’il y avait effectivement un éléphant dans la pièce qui faisait en sorte qu’on se concentrait plus sur nous, plutôt que sur le gouvernement libéral », a-t-il mentionné au Courrier Frontenac.
À son avis, la présence de M. O’Toole empêchait le PCC d’être une opposition efficace. « Il n’a pas réussi à rallier les troupes autour de thèmes communs. Chacun des députés priorisait ses intérêts propres avant ceux du parti pour nous permettre un jour de former le prochain gouvernement. Je vous dirais que le problème a commencé dès son arrivée lorsqu’il a remporté la course à la chefferie avec l’appui des gens plus à droite. Après son élection, il s’est présenté comme étant un gars de centre et ceux qui l’ont soutenu ne l’ont jamais accepté. Il y avait tout le temps cela qui planait au sein de notre formation. »
Luc Berthold souligne qu’à chaque fois que l’occasion se présentait, ce changement de cap revenait sur le plancher. « Si on avait gagné la dernière élection fédérale, les gens lui auraient pardonné, mais lorsqu’on a perdu, c’est reparti de plus belle. N’importe quel sujet devenait de plus en plus difficile à aborder au sein du caucus. »
Le député de Mégantic-L’Érable ne souhaite pas partager sa position personnelle. « Mon vote va rester secret parce que c’est ce que les députés du Québec ont convenu. Nous voulons nous concentrer davantage sur l’avenir, plutôt que sur le passé. Il faut dire que M. O’Toole a livré beaucoup pour notre province. On travaillait très bien avec lui. Il avait une plateforme spéciale pour la province et il avait nommé Gérard Deltell en tant que leader parlementaire. C’est le poste le plus important. Son virage vers le centre a quand même permis au parti de faire des gains. Au Québec, tous les députés conservateurs ont augmenté leur majorité. Il aurait cependant fallu que ce virage nous fasse remporter le pouvoir pour que cela permette d’oublier les différends que nous avons eus avant. Malheureusement, ça n’a pas été le cas. »
Luc Berthold ignore pour le moment à quel moment aura lieu la prochaine course à la chefferie. Tout comme ses collègues, il a certaines attentes. « Nous sommes à la recherche de quelqu’un d’authentique, qui est vrai et qui va pouvoir parler et répondre en entrevue sans faire des louvoiements. Nous voulons également un candidat qui va comprendre et défendre les intérêts du Québec et qui sera capable de parler dans les deux langues officielles. J’espère qu’on va trouver cette perle rare parce que c’est ce que les Canadiens et les conservateurs veulent. »
Pour l’instant, le député de Mégantic-L’Érable affirme ne pas avoir dans les plans de présenter sa candidature pour succéder à Erin O’Toole. « Je ne peux pas répondre aujourd’hui. C’est presque un non. C’est beaucoup de travail et de sacrifices. C’est demandant être un chef de parti. »
Notons que la députée manitobaine et cheffe adjointe Candice Bergen assurera l’intérim.