« Ils jouent à la roulette russe avec nous »
DISRAELI PAROISSE. Plus d’une cinquantaine de citoyens de Disraeli Paroisse et Saint-Joseph-de-Coleraine réclament des mesures concrètes et rapides à la suite du dynamitage raté survenu le 1er juillet dernier. Ils sont en colère envers la compagnie Les excavations Marchand & fils de Victoriaville qui exploite ce site.
Il s’agit du second événement du genre à se produire sur le territoire en un peu plus d’un an. Le premier incident remonte au 3 juin 2013. Par chance, aucun résident de Disraeli Paroisse, ainsi que du secteur urbain de Saint-Joseph-de-Coleraine qui se trouve à proximité de la carrière n’a été blessé.
« La situation n’est pas drôle. Quand on parle de roches de 400 livres, on ne fait pas le poids contre ça », a mentionné Lysanne Boucher qui exploite une terre familiale avec son conjoint juste à côté de la carrière. Il s’agit d’ailleurs de la 5e génération puisque la famille Payeur y est implantée depuis au moins cent ans.
« Nous travaillons sur notre terre avec nos chevaux. Nous y récoltons notre bois de chauffage pour l’hiver. Je fais des randonnées pratiquement tous les jours avec mes enfants et là nous sommes restreints puisque nous ne savons pas quand la compagnie va procéder au dynamitage », a ajouté celle qui craint pour la sécurité et la vie de sa famille.
Elle demande aux élus municipaux d’intervenir rapidement dans ce dossier. Le premier geste à poser serait de déterminer des moments bien précis autorisant la compagnie à procéder à des activités de dynamitage. Mme Boucher estime qu’il s’agirait d’un pas dans la bonne direction.
« Nous nous sommes adressés aux élus un mois avant l’incident du 1er juillet et ça n’a pas bougé depuis. Même l’inspecteur municipal n’est pas venu nous rencontrer. C’est inacceptable. Je crois que la Municipalité pense davantage aux retombées financières qu’à la sécurité des citoyens », a-t-elle déploré.
Gary Vallée se trouvait dans un spa lorsque les projectiles ont fait irruption. (Cliquez ici pour voir l’extrait vidéo)
Saint-Joseph-de-Coleraine interpelle Québec
Le conseil municipal de Saint-Joseph-de-Coleraine a adopté, le lundi 7 juillet dernier, une résolution visant à demander au ministère de l’Environnement de révoquer le permis de l’entreprise qui exploite la carrière dans la municipalité voisine.
Le maire Gilles Gosselin est lui aussi en colère puisque plusieurs de ses citoyens doivent vivre constamment avec le bruit des camions et des activités de dynamitage, sans oublier la poussière que cela engendre et les roches qui se retrouvent régulièrement sur leur terrain.
« Nous n’attendrons pas qu’il y ait des morts pour réagir et demander à ce que des correctifs importants soient apportés pour que cela ne se reproduise plus », a-t-il dit.
Réunis en séance extraordinaire, le lundi 14 juillet, les élus de Disraeli Paroisse ont également adopté une résolution qui demande au ministère de l’Environnement la fin des activités à la carrière par l’entreprise victoriavilloise. La directrice générale, Caroline Picard, a mentionné que le conseil municipal est très sensible par rapport à cette problématique.
La CSST a ouvert une enquête
La Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a ordonné l’arrêt des activités à la carrière pour une période indéterminée, le 2 juillet dernier. Deux inspecteurs ont été dépêchés sur place afin de faire la lumière sur cette histoire et vérifier si les exigences qui avaient été émises, l’an dernier, ont été respectées et si de nouvelles conditions s’avèrent nécessaires.
Le directeur de la prévention-inspection pour la région de Chaudière-Appalaches, Guy Tremblay, a tenu à rassurer la population à savoir que les activités à la carrière ne reprendront pas, et ce, tant et aussi longtemps que l’entreprise n’aura pas fait parvenir une procédure de travail qui aura été analysée, puis acceptée par son organisation afin d’assurer la sécurité des citoyens.
La compagnie reste muette
Le COURRIER FRONTENAC a multiplié les efforts pour obtenir un commentaire des Excavations Marchand & fils de Victoriaville. Toutefois, aucun porte-parole ne semble être disposé à répondre à nos questions.