« Je crois qu’on nous a entendu » – Florence Loubier du CATTARA

Le Comité d’appui aux travailleurs et travailleuses accidentés de la région des Appalaches (CATTARA) est satisfait, dans l’ensemble, de ce qui est ressorti des audiences publiques du BAPE portant sur « L’État des lieux et la gestion de l’amiante et des résidus miniers amiantés » et qui a fait l’objet d’un volumineux rapport d’un peu plus de 350 pages.

Pour la secrétaire du conseil d’administration de l’organisme, Florence Loubier, qui avait livré un vibrant témoignage lors des auditions de janvier dernier, certains éléments du rapport rejoignent le point de vue qu’avait défendu le CATTARA lors de la rencontre sectorielle du BAPE. «Je crois qu’on nous a entendus, dit d’entrée de jeu Mme Loubier. La position du CATTARA était claire : oui à la revalorisation des résidus amiantés, mais pas au détriment de la santé des travailleurs ni de la population environnante. »

Sur cet aspect, la commission semble lui avoir donné raison dit le CATTARA. Selon lui, le rapport du BAPE ne fait nullement mention d’abandonner l’idée de revalorisation, ce serait plutôt le contraire. Toutefois, les commissaires insistent sur la nécessité de s’assurer que les travaux seront exécutés dans un encadrement qui respectera la santé et la sécurité des travailleurs. « C’est ce que nous préconisions depuis le début », renchérit celle qui a longtemps œuvré en santé-sécurité à l’ex-Hôpital Saint-Julien de Saint-Ferdinand.

Mario Dufresne, codirecteur de l’organisme, qui avait aussi participé à la même rencontre, se réjouit pour sa part du fait que la commission a aussi pris en considération l’idée de créer une entité administrative québécoise pour la gestion et l’élimination sécuritaires de l’amiante. « Cela faisait partie des demandes qui se retrouvaient dans le mémoire que nous avions déposé », explique-t-il.

En effet le rapport stipule que cette « …entité devrait notamment harmoniser l’ensemble des actions en promouvant une approche intégrée de la restauration et de la valorisation de RMA (résidus miniers amiantés). »

M. Dufresne est aussi satisfait de constater que les commissaires ont réservé, sans bien sûr le nommer, une place pour un organisme comme le CATTARA à l’intérieur dans cette éventuelle structure. « Nous sommes ravis de voir que les organismes de défense des travailleurs accidentés ou victimes de maladies professionnelles ne seront pas mis de côté. C’est écrit en toutes lettres que l’entité devra favoriser la collaboration et la communication principalement avec les ministères concernés, et la CNESST, qu’elle devra aussi tenir compte de la population, des connaissances scientifiques, des initiateurs de projets, des entrepreneurs et des institutions qui œuvrent aussi dans la défense des victimes de maladies professionnelles, notamment l’amiantose, tel que le suggérions dans notre mémoire. »