«Je quitte mon poste avec le sentiment du devoir accompli» – Christian Paradis
THETFORD. Le député de Mégantic-L’Érable et ministre du Développement international et ministre responsable de la Francophonie, Christian Paradis, ne se représentera pas aux prochaines élections fédérales prévues à l’automne. Il en a fait l’annonce vendredi après-midi.
Le Thetfordois de 41 ans a mentionné que cette décision avait été l’objet d’une profonde réflexion avec l’aide de sa famille et qu’il était temps pour lui de passer le flambeau.
«Ce n’est pas une décision qui se prend à la légère. La population m’a donné trois beaux mandats. C’est une belle fonction, mais j’ai quand même trois jeunes enfants de 14, 12 et 10 ans et après neuf ans, c’était le temps de passer à autre chose pour ma vie personnelle et familiale. C’est sûr que la politique, ça gruge beaucoup de la vie personnelle. Quand je suis entré en politique, je l’ai fait en connaissance de cause, mais dernièrement, la décision de partir s’imposait de plus en plus», a mentionné le député du Parti conservateur du Canada (PCC) Christian Paradis en entrevue téléphonique avec le COURRIER FRONTENAC.
Il s’est notamment dit fier des réalisations de son parti alors qu’il était au pouvoir. «En 2005, nous partions de rien pour bâtir ce qu’on a aujourd’hui. Nous avons une solide équipe qui a aidé à régler des dossiers majeurs qui attendaient depuis longtemps dans la région. Je pense notamment à l’usine de traitement d’eau potable, au gaz naturel ou encore à la diversification pour l’ère post-amiante avec le fonds de 50 millions $ à Thetford Mines et Asbestos. Dans l’Érable, il y a eu de belles avancées en agriculture et à Lac-Mégantic, le nouveau centre sportif est un bel ajout», a-t-il soutenu.
Même si sa décision de partir est maintenant prise, le député terminera son actuel mandat en plus de continuer dans son rôle de ministre. «Je vais terminer mon mandat de député et continuer de faire mon travail de ministre afin de bien servir la population», a-t-il confié.
Rappelons que l’avocat de formation était député dans le cabinet du Parti conservateur de Stephen Harper depuis janvier 2006. Il avait ainsi succédé au bloquiste Marc Boulianne dans Mégantic-L’Érable. Il avait été réélu député de la circonscription en octobre 2008 et en mai 2011. Au cours de ses trois mandats, il a occupé les postes de secrétaire d’État à l’agriculture, ministre des Travaux publics et Services et ministre responsable de l’Industrie, en plus d’être le lieutenant politique du premier ministre pour le Québec, ainsi que ministre du Développement international et ministre responsable de la Francophonie.
Un avenir à bâtir
Christian Paradis ne sait pas encore ce qui l’attend après la fin de son mandat. Il est toutefois sûr qu’une belle place l’attend grâce à son expérience. «Ce qui m’importe c’est de terminer mon mandat. Après cela, je regarderai où je m’en vais. Je n’ai pas eu d’offre d’emploi de l’extérieur et je n’ai pas non plus fait de recherche. Il y a plein de possibilités, mais je ne suis pas là dans ma réflexion. Mon mandat m’occupera bien assez d’ici là. Après neuf ans en politique, j’ai accompli beaucoup. À 41 ans, avec les postes que j’ai occupés, je crois que j’aurai beaucoup de possibilités pour la suite», a partagé le député de Mégantic-L’Érable.
Par ailleurs, Christian Paradis a déjà confirmé qu’il appuierait le prochain candidat de son parti dans la circonscription. «Je crois fermement que le PCC peut continuer à représenter Mégantic-L’Érable à Ottawa. Nous avons tout ce qu’il faut avec un bon bilan et un parti qui comprend bien les enjeux de la région. Il n’y a jamais eu autant de dossiers qui ont débouché depuis que nous sommes en poste.»
Des moments plus difficiles
Le moment le plus pénible de son parcours comme député aura été celui de la catastrophe survenue à Lac-Mégantic lors de l’été 2013. «Mégantic restera toujours gravé dans mon cœur et ma mémoire. C’est terrible ce qui s’est passé. Voir des gens dans une telle situation de crise a été épouvantable. Le courage et la résilience des Méganticois sont dignes de mention et je m’en souviendrai toujours», a-t-il révélé.
Les plaintes à l’éthique survenues au cours des dernières années ont également ébranlé l’homme politique. Ce dernier a néanmoins soutenu qu’elles n’avaient pas eu de poids dans sa décision. «Les plaintes à l’éthique, c’est certain que ce n’est pas intéressant, mais j’ai été blanchi. C’est très difficile à vivre quand même. Toutefois, il faut garder la tête haute et continuer. Ça gruge de l’énergie, mais ça n’a eu aucun impact dans ma décision», a-t-il conclu.