La conseillère Mélisa Richard remet sa démission à Coleraine

La conseillère au poste numéro 3 à Saint-Joseph-de-Coleraine, Mélisa Richard, a remis sa démission le mardi 16 mai. Elle affirme ne plus avoir envie de se battre et d’être la seule à exprimer haut et fort ses opinions sur divers sujets concernant la municipalité.

Son départ coïncide toutefois avec ses nombreuses absences aux séances publiques du conseil. Une citoyenne a d’ailleurs souhaité publiquement son départ lors de la rencontre du 1er mai dernier. 

D’après la Commission municipale du Québec (CMQ), le mandat d’un élu peut prendre fin lorsque celui-ci est absent des séances ordinaire et extraordinaire pendant 90 jours consécutifs. Or, d’après le maire Gaston Nadeau, c’est la deuxième fois que la conseillère Richard se place dans une situation délicate. 

Élue par acclamation lors des élections de novembre 2021, elle a commencé à s’absenter longuement au cours de l’automne 2022. La CMQ avait alors été avisée au début du mois de janvier. Puisque Mme Richard a participé à la présentation du budget le 23 janvier, le compteur était retombé à zéro.

Le 8 mai dernier, la conseillère a de nouveau atteint les 90 jours d’absence et devait se présenter à la séance extraordinaire prévue le 25 mai avant que la CMQ reprenne le dossier en main. Elle a cependant décidé de quitter son poste.

En entretien avec le Courrier Frontenac quelques jours après la dernière séance publique, le maire Nadeau a mentionné que les membres du conseil avaient déjà eu des discussions avec la principale intéressée, tout en précisant que ce n’était pas à eux de juger la situation. Il a par contre souligné que les élus sont responsables de certains dossiers pour représenter la Municipalité auprès de divers organismes et que si la personne n’est pas présente, le travail ne se fait pas. « C’est à la conseillère de se questionner. Si ça continue, c’est la CMQ qui va prendre position. C’est un peu spécial! » 

Interpellée à ce sujet, Mélisa Richard a expliqué occuper un emploi dans le Nord-du-Québec depuis l’automne. « Je travaille là-bas deux semaines par mois. […] J’ai demandé de pouvoir participer aux réunions mensuelles en virtuel et cela m’a été refusé. J’ai aussi demandé au directeur général des documents pour le suivi de mes dossiers, ce qui ne m’a jamais été fourni. Un entrepreneur local m’a contactée, car la Municipalité lui réclamait des taxes commerciales sur sa demeure principale, ce qui est illégal puisque son commerce n’était pas son lieu de résidence. J’ai fait des téléphones à partir du Nunavik et maintenant tout est en ordre. J’ai prouvé que j’étais capable de régler des dossiers à distance », a-t-elle affirmé.

Mme Richard prétend que les autres élus municipaux sont contre elle et ses opinions. « Je n’ai aucun suivi de ce que je demande, aucun document, donc je donne ma démission. Je suis fatiguée de me battre seule, mais je suis fière d’avoir accompli de bonnes choses dans ma municipalité et d’avoir sauvé une entreprise. J’aurai été présente physiquement six mois par année ou plus. J’estime avoir bien fait mon travail, malgré les bâtons dans les roues de la part de la Municipalité », a-t-elle conclu.