Le Groupe Industries Fournier veut se faire payer ses 5,6 millions $
Le président et chef de la direction de Groupe Industries Fournier de Thetford Mines, Harold Roy, demande au gouvernement du Québec d’intervenir urgemment afin que le Groupe Rémabec/Arbec et son actionnaire Jolina Capital inc. (Groupe Saputo) lui paie immédiatement et en totalité la somme de 5,6 millions $ et les intérêts et dépens attendus depuis plus d’un an.
L’entreprise thetfordoise a participé à la construction d’une usine de biocarburant à Port-Cartier. Ce projet, lancé en 2016, visait à valoriser les résidus forestiers. Il a obtenu une injection massive d’environ 77 millions $ de fonds publics de la part d’Investissement Québec et de Ressources naturelles Canada.
Depuis la fin des travaux en juillet 2018, les promoteurs refuseraient d’acquitter les fournisseurs, alors qu’ils financent présentement l’usine fonctionnant en mode rodage et défraient les salaires d’une trentaine d’employés pour maintenir les opérations.
«Il est inacceptable, je dis bien inacceptable, que les promoteurs refusent de payer en totalité leurs fournisseurs pour des dépassements de coûts dont ils sont responsables et qui n’atteignent pas 10 % de l’ensemble du projet. Ce faisant, ils mettent en péril l’ensemble de la filière de biocarburant forestier au Québec, les 77 millions $ de fonds publics investis par les deux paliers de gouvernement, de même que les emplois à Port-Cartier», a déclaré Harold Roy.
Selon lui, ce qui devait être un jalon de développement économique se transforme peu à peu en outil de destruction de la richesse. «Pour nous, une entreprise de 400 employés de Chaudière-Appalaches, ces pertes et ce manque à gagner viennent gruger notre croissance, entraîner des coûts légaux énormes, ainsi qu’un gaspillage futile de temps et de ressources dont on n’a que faire.»
En réaction à cette situation, Groupe Industries Fournier dit avoir été dans l’obligation d’intenter des procédures judiciaires impliquant les propriétaires et son partenaire Envergent, ainsi que l’entrepreneur général A.X.C Construction. Des hypothèques légales ont aussi été enregistrées sur l’usine afin de protéger sa créance.
«Si rien n’est fait, nous n’aurons d’autre choix à terme que d’aller démanteler l’usine et vendre le métal au recyclage. C’est là qu’on en est. Je doute fort qu’il s’agisse de la vision de Québec pour cette filière, alors qu’il songe à augmenter l’utilisation du biocarburant», a conclu Harold Roy.