Les chauffeurs de taxi s’opposent au projet de loi 17
Les chauffeurs de taxi de la région se sont présentés jeudi matin devant le bureau de la députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours, afin de manifester leur mécontentement entourant le projet de loi 17.
Cette action a été initiée par l’Association des taxis des régions du Québec (ATRQ). S’il va de l’avant, le projet de loi présentement à l’étude pourrait mettre un terme aux permis transférables, aux territoires et à l’immatriculation T réservée aux taxis. Celui-ci vise principalement à déréglementer l’industrie.
«Nous sommes quatre propriétaires à Thetford Mines et il y en a un à Black Lake. Nos permis ne vaudront plus rien et nous ne pourrons plus les vendre», explique l’une des propriétaires, Bianca Binet.
Elle et son conjoint ont acheté deux permis de taxi d’une valeur de 45 000 $ chacun en 2015. «Quand tu acquiers une entreprise, c’est aussi pour la revendre et en profiter à ta retraite», ajoute-t-elle.
De son côté, le président de la Coop de taxis de Thetford, Jacques Dumas, estime la décision gouvernementale ouvrir la porte à n’importe qui. «Nous avons payé nos permis et devons suivre des cours obligatoires pour le transport adapté, entre autres, et avec la loi, toute personne détenant une classe 5 pourra faire du taxi avec sa voiture privée. Ce qui peut arriver, c’est que plusieurs décident de se mettre ensemble afin de former une compagnie qui soumissionnerait dans nos contrats et cela ferait de la chicane.»
L’aide gouvernementale annoncée afin de compenser les propriétaires est de 814 millions $, dont 250 millions $ ayant déjà été versés en 2018. Ces derniers réclament plutôt la valeur marchande des permis au moment de l’arrivée d’Uber au Québec en 2014, soit 1,3 milliard $.
«À Thetford Mines, l’aide que nous avons reçue jusqu’à maintenant représente 1000 $ par permis, c’est dérisoire. Ils ne sont pas clairs, nous devons continuer à les payer, mais leur valeur est nulle à présent», déplore Bianca Binet.