Les clubs quads et de motoneige réclament le démantèlement
THETFORD. La Fédération québécoise des clubs quads et le Club de motoneige Beauce-Frontenac réclament le démantèlement de la voie ferrée désaffectée entre Robertsonville et Tring-Jonction.
Ils ont entrepris cette démarche en raison du renforcement des règlements du ministère des Transports du Québec (MTQ) qui interdisent désormais aux quadistes et motoneigistes de traverser une route à quatre voies.
Interpellée dans ce dossier, la MRC des Appalaches a décidé de mandater un comité qui se penchera au cours des prochains mois sur l’avenir du réseau ferroviaire situé sur son territoire.
«Les deux organisations demandent de circuler sur l’emprise de la voie ferrée, mais elles veulent aussi démanteler les rails parce que les quadistes et motoneigistes ne peuvent pas passer dessus en raison des hivers plus doux. Leur dire que nous démantèlerons la voie, nous ne sommes pas rendus là, toutefois, nous nous sommes engagés à être assez rapides dans ce dossier», a mentionné la directrice générale, Marie-Eve Mercier.
Il faut savoir qu’une étude de faisabilité devrait bientôt se mettre en branle pour le retour éventuel du train de marchandises dans la région. Le comité devra donc évaluer toutes les possibilités afin que la MRC puisse avoir sa propre vision entourant l’avenir du réseau et déterminer si celui-ci servira de nouveau pour le transport ferroviaire ou à des fins récréotouristiques.
«Cependant, nous allons toujours traiter ce dossier de deux façons distinctes puisque dans le Secteur Sud, la voie ferrée est déjà utilisée pour le vélorail. Nous devons également savoir quels sont nos responsabilités et les coûts qu’un démantèlement possible engendrerait parce que le MTQ nous oblige à signer des baux de 60 ans si nous décidons d’aller de l’avant avec les demandes des quadistes et motoneigistes», a ajouté Mme Mercier.
Un corridor unique
Pour l’agent de liaison à la Fédération québécoise des clubs quads, Julien Simard, le démantèlement qui s’étendrait sur une distance d’une trentaine de kilomètres entre Robertsonville et Tring-Jonction permettrait d’assurer la pérennité de ces deux sports dans la région.
«Actuellement, il n’y a pas de concertation sur l’avenir de rails à l’échelle régionale. Le projet sur lequel nous avons travaillé vise la réalisation d’un parc linéaire similaire à celui dans la MRC de Bellechasse. Cet ancien chemin de fer désaffecté a été transformé en corridor VHR (véhicules hors route) il y a une quinzaine d’années», a confié M. Simard au COURRIER FRONTENAC.
Il a ajouté que les amateurs de quad et de motoneige ont de plus en plus de difficultés à bénéficier de droits de passage. «On se bat pour les conserver, mais c’est de plus en plus compliqué en raison des nouvelles constructions et des terres qui se vendent», a-t-il dit.
Même s’il est possible pour eux de circuler sur certains chemins municipaux, la mise en place d’un corridor pour véhicules hors route permettrait aux membres de traverser les MRC beaucoup plus facilement.
«Nous fermerions alors les sentiers situés sur plusieurs petites routes sur lesquelles nous passons près des maisons pour nous concentrer sur un corridor unique. Si jamais nous avons un refus de la MRC à nos demandes, ce ne sera pas tragique, sauf que c’est certain que cela nous complique l’avenir énormément. C’est dans un souci de stabilité du réseau que nous faisons cette démarche-là», a fait valoir Julien Simard.
Selon lui, un sentier comme celui-ci serait éligible à des subventions provenant du fonds d’infrastructures du MTQ pour les véhicules hors route.
Une saison en péril
Pour le président du Club de motoneige Beauce-Frontenac, Éric Fortin, il est important que la MRC des Appalaches prenne une décision rapidement dans ce dossier. «Il nous manque seulement les autorisations. Si nous ne les obtenons pas, nous devrons fermer un sentier. Les motoneigistes de Sainte-Marie pourront se rendre à Tring-Jonction, mais ils ne pourront pas continuer jusqu’à Thetford Mines. Je travaille pour d’autres possibilités, mais ce n’est pas facile en raison des droits de passage», a-t-il affirmé.
Ce dernier a précisé qu’il est impossible pour ses membres de circuler sur la voie ferrée dans son état actuel. «Il faut savoir que nous démantèlerions seulement les rails et non les têtes de bois. Le MTQ ne veut pas que l’on circule sur ce tronçon si les rails sont là puisque s’il y a du temps doux et qu’une motoneige en accroche un, ce serait catastrophique», a renchéri M. Fortin.
D’après lui, il en coûterait entre 15 000 et 20 000 $ pour démanteler le tronçon en question. Son organisation, qui comptait l’an dernier environ 1100 membres dans la région de Thetford, est d’ailleurs prête à défrayer les coûts. «Mes budgets sont sortis pour le démantèlement et nous avons les assurances nécessaires. Ça me prend seulement un oui de la MRC», a-t-il conclu.