Les érables ont coulé par milliers pour un nouveau record
Contre toute attente, la production acéricole a franchi un record en 2019. Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) ont produit 159,4 millions de livres de sirop d’érable, éclipsant la marque de 152,2 millions obtenue en 2017.
Chaudière-Appalaches détient toujours la première place pour le nombre d’entreprises acéricoles (3258), la production de sirop d’érable (54,4 millions) et le nombre d’entailles (17,3 millions).
«La saison a été bonne pour tous les acériculteurs québécois. Normalement, il y a des différences entre chaque région à cause de la météo», d’expliquer Marcel Larochelle, président du Syndicat des acériculteurs de la Beauce.
Les importantes quantités de neige, tombées cet hiver, faisaient craindre le pire aux acériculteurs. «L’entaillage est difficile cette saison, car la neige est haute et sans aucune solidité», avait dit M. Larochelle en février dernier.
Aucune couche de glace ne s’est formée au pied des érables. Ce phénomène accélère la fonte des neiges et raccourcit le temps des sucres. Toutefois, le temps printanier plus frais a sauvé la mise chez les producteurs.
«On n’a pas eu de grand redoux cet hiver, mais le sirop sortait un peu chaque semaine. Après Pâques (21 avril), ça coulait jour et nuit. Des producteurs ont dû se procurer des réservoirs supplémentaires. Certains d’entre eux ont fait du sirop jusqu’au milieu de mai. C’est très rare», soutient Marcel Larochelle.
Plus d’entailles et mêmes goûts
En 2016, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) avait accordé cinq millions d’entailles supplémentaires à distribuer aux acériculteurs.
«Ces entailles sont maintenant implantées en entier, ce qui a contribué à la hausse de production. Le rendement à l’entaille a augmenté partout», dit Hélène Normandin, directrice des communications pour les PPAQ.
Au moment d’écrire ces lignes (12 juin), 50 % du sirop récolté en 2019 avait été classé par les PAPQ. Plus de la moitié du sirop recueilli (56 %) a été étiqueté comme ambré (goût riche).
Le sirop doré (goût délicat) et foncé (goût robuste) représentait chacun 20 % de la production. Le sirop très foncé (goût prononcé) comptait pour 3 %, contre 1 % pour le sirop VR5.
«Ça ressemble aux classements antérieurs. Tout le sirop devrait être classé d’ici septembre. Nous sommes trois semaines en retard. C’est lié à la production qui a fini plus tard», mentionne Guillaume Provost, coordonnateur des liens d’affaires auprès des acheteurs pour les PPAQ.
Plus difficile à vendre sur le marché, le VR5 est surnommé «sirop de bourgeon». Il arrive en fin de production, avec la montée de la sève. Des démarches ont été entreprises par les PPAQ pour vendre plus facilement ce sirop auprès des industries.
«En 2018, on a vendu quatre millions de livres de VR5. On a développé un plan d’action pour trouver de nouveaux marchés et offert des rabais», précise Guillaume Provost.
En collaboration avec l’Université de Montréal, les PPAQ ont aussi développé un test colorimétrique pour mieux détecter les sirops au goût de bourgeon. Des essais pilotes se sont déroulés dans toutes les régions sur la récolte de cette saison. Les résultats seront dévoilés ultérieurement.