«Les Libéraux ont tenu la région pour acquise» – Jean-François Lisée

Le chef du Parti québécois(PQ), Jean-François Lisée, était de passage à Thetford Mines, vendredi dernier, afin de rencontrer des élus locaux, ainsi que des intervenants économiques et communautaires.

En entrevue au Courrier Frontenac, il a notamment abordé l’aide provinciale inexistante depuis la fin de l’industrie de l’amiante. «L’un des problèmes de Thetford Mines vient d’une décision des gouvernements de mettre fin à la production. Tout le monde accepte cela, de bon gré ou de mauvais gré, mais c’est fait, on ne revient pas là-dessus. Par contre, il n’y a pas eu de gestes posés pour Thetford. Je m’engage à le faire si nous prenons le pouvoir comme nous l’espérons en octobre 2018», a-t-il soutenu.

Selon lui, le gouvernement libéral a amplement eu le temps de poser ces gestes depuis son élection en 2014. «Ils ont eu quatre ans. Le premier ministre est venu ici et s’est engagé à agir. Je pense que quoi qu’il dise d’ici la prochaine élection, il est trop tard pour sa crédibilité. Les Libéraux ont tenu la région pour acquise. Ils se sont dits, même si nous ne faisons rien, ils vont voter pour nous. La région est victime de cela», a-t-il poursuivi.

Plus de pouvoirs aux régions

Selon le chef du PQ, la disparition de structures de développement économique a fait mal aux régions. Il est donc dans ses plans de leur redonner des pouvoirs. «Le développement local et régional, son carburant principal c’est la motivation et la mobilisation des gens de la place. Quand tu les démotives et tu les démobilises, tu les fragilises. C’est la même chose en santé. Les gens de Thetford étaient fiers de leur hôpital. Avec la centralisation, on leur a enlevé des pouvoirs, de la proximité et de l’influence», a souligné M. Lisée.

Il a toutefois précisé qu’il ne voulait pas bousculer les structures une fois de plus. «Nous voulons seulement les assouplir. Cette vision paternaliste que chaque projet doit être analysé et approuvé par un fonctionnaire à Québec, c’est d’un autre siècle. Faire confiance aux gens, c’est leur donner le droit de réussir ou se tromper. Il faut les rendre pleinement responsables en leur donnant les moyens d’avancer.»

Donner de l’oxygène aux organismes communautaires

Lors de sa rencontre avec des organismes communautaires locaux, il a notamment été question des fausses ventes de thermopompes. «Il faut agir très rapidement et pas attendre que d’autres familles se fassent piéger. Il faut faire en sorte de protéger les consommateurs», a-t-il indiqué.

Le chef péquiste a de plus fait savoir qu’il voudrait leur redonner de l’oxygène. «Si ces organisations disparaissent, il y aurait une chute dans la pauvreté de quelques centaines de milliers de Québécois. Ça fait partie de la qualité de vie, c’est de la générosité organisée. Elles sont un peu méprisées par le gouvernement du Québec présentement. Je pense qu’elles ont besoin au contraire d’être reconnues et soutenues dans leurs actions qui sont indispensables.»

Maintien de la presse locale

En tant qu’ancien journaliste, M. Lisée s’est dit très préoccupé par l’avenir des journaux régionaux. «Le maintien d’une presse locale de qualité est un service essentiel pour la démocratie. Il y a des études qui montrent qu’aux États-Unis, là où l’information est devenue plus rare, il y a moins de participation aux élections et moins de candidats qui se présentent. C’est toute la démocratie qui faiblit lorsqu’on n’a pas une presse locale indépendante et active qui contribue au débat. Comme parti, nous pensons que nous ne pouvons pas laisser la presse régionale se dégrader», a-t-il conclu.