L’histoire d’un quartier évincé
THETFORD. Un documentaire relatant l’histoire du déménagement du quartier St-Maurice à Thetford Mines, dans les années 50 et 70, a été présenté devant plus d’une trentaine de personnes triées sur le volet, le lundi 30 mai, au Musée minéralogique et minier.
Les événements sont survenus à une époque où l’amiante était en demande constante à travers le monde. L’industrie se devait de prendre de l’expansion sur ce territoire qui lui appartenait. Au total, plus de 400 maisons auront été déménagées ailleurs dans la municipalité, sans compter les édifices de trop grande envergure pour être transportés qui seront détruits, comme l’église, le couvent et les écoles.
Réalisé par Mario Dufresne et Luc Lamarche, cette œuvre intitulée «St-Maurice, le quartier d’où je viens…» offre les témoignages de près d’une dizaine de citoyens qui ont vécu ce grand chamboulement. «Le comité "Vieillir en santé" voulait raconter l’histoire de ce quartier et démontrer qu’il est encore vivant aujourd’hui. Les membres sont venus me chercher. J’ai ensuite contacté Luc et nous avons proposé de faire ce documentaire en mettant de l’avant l’aspect humain», a mentionné M. Dufresne.
«Nous sommes partis de trois entrevues que nous avons réécoutées à plusieurs reprises et nous nous sommes rendu compte que nous pouvions exclure la narration. C’est une grande fierté d’avoir pu accorder les opinions de ces gens, dont certains ne s’étaient jamais rencontrés auparavant. Ils ont pu livrer leurs émotions et se répondre entre eux. C’est l’image que nous voulions donner», a renchéri Luc Lamarche.
Les deux hommes ont aussi pu compter sur la collaboration du Centre d’archives de la région de Thetford pour obtenir des images d’époque, tandis que le chanteur Patrick Jacques a procédé à l’écriture d’une chanson personnalisée afin d’accompagner le générique de la fin.
Bonne réception
Une ancienne résidente du quartier St-Maurice qui a participé à ce projet, Ginette Lessard, s’est dite très satisfaite du résultat. «Je l’ai trouvé extraordinaire. Il nous rappelle plein de souvenirs. Pour les générations futures, je pense que c’est important de savoir qu’il y avait un quartier, que des gens y ont vécu et que ces derniers n’ont aujourd’hui plus de racines. Nous avons tous parlé de nos pertes, mais de façons différentes», a dit celle qui avoue avoir trouvé l’exercice difficile.
Notons que le documentaire «St-Maurice, le quartier d’où je viens…» sera présenté à la Villa St-Maurice, le 14 juin, lors de la Fête nationale de Black Lake, le 23 juin, ainsi qu’à l’église Ste-Marthe vers la fin du mois d’août.