Marianne et Nicolas transmettent les fruits de leur passion
Les propriétaires de la Pépinière ancestrale de Saint-Julien, Marianne Baril et Nicolas Auger, ont lancé en juin un livre de référence intitulé «Arbres et arbustes fruitiers pour le Québec». Cet outil comprenant des conseils simples et pratiques vient combler un manque dans la littérature de ce domaine dans la province.
«L’idée est venue en partie des questions et références que nous demandaient les clients. Il y a beaucoup de documentation disponible à ce sujet, mais très peu adaptée au climat et aux particularités du Québec. Elle est plutôt européenne et rien n’était vraiment à jour», explique Nicolas Auger.
Ce projet, les deux entrepreneurs l’ont mûri pendant plusieurs années, amassant informations et photos avant de prendre la décision de s’y mettre sérieusement. Ils ont reçu l’aide de leur adjointe à la pépinière, Marie-Hélène Lavoie, pour la correction des textes.
«Nous n’avons eu aucun congé depuis un an et demi. C’est beaucoup de travail et nous avions aussi la pépinière qui nous occupe déjà assez. Le résultat est toutefois mieux que nous l’imaginions», souligne Marianne Baril.
«Nous n’avons pas le choix d’être à jour dans ce domaine parce que les variétés, les techniques et le climat changent constamment» – Marianne Baril
Même s’ils ont envoyé leur manuscrit à plusieurs éditeurs, ils avaient d’abord ciblé Broquet pour la qualité de ses publications. «Nous savions qu’il y avait un délai du moment où nous l’envoyions et que ça pourrait prendre trois mois. Je crois que ce type de livre était vraiment manquant dans leur catalogue parce qu’à midi nous l’envoyions à Broquet et à midi 45 nous avions une réponse qu’ils étaient intéressés à nous publier», raconte Marianne.
Conseils pour tous
Le livre contient tout ce dont une personne a besoin comme informations sur les arbres fruitiers, du début du projet à la conservation. «Il y a aussi des conseils sur l’entretien, ce qui arrive au fil du temps et à propos de la récolte», explique Nicolas.
Selon Marianne, le livre peut permettre de gagner des années et d’éviter des erreurs fréquentes. «Il est conçu pour monsieur et madame Tout-le-Monde, mais les producteurs vont aussi retrouver des informations pour eux. Quand nous allions chez des clients et que nous voyions des choses à ne pas faire, nous prenions des photos avec l’accord des gens. Celles-ci se retrouvent maintenant dans le livre sans mentionner où elles ont été prises bien sûr!»
Les deux entrepreneurs penchent déjà sur des idées pour une réédition puisque leur objectif est de le mettre à jour selon les tendances et changements dans le monde des arbres et arbustes fruitiers.
Plusieurs appuis
Au cours des années, Marianne Baril et Nicolas Auger ont multiplié les articles dans des publications et les apparitions à la télévision afin de transmettre leur passion et leur expertise. Ils ont également remporté à trois reprises le prix de la meilleure entreprise agricole lors du Gala Zénith.
C’est en 2006 qu’ils se sont établis sur leur terre de 80 acres à Saint-Julien. «Mes parents avaient une pépinière maraîchère à Saint-Pierre-Baptiste. Ils ont vendu, mais nous avons acheté ici et nous avons décidé de repartir seulement le côté fruitier», mentionne Nicolas.
C’est d’abord lui qui a proposé à Marianne de partir leur propre entreprise. «Nous savions que la demande était là parce que nous sommes vraiment dans une époque où le comestible est tendance avec le retour à la terre et la popularité du biologique», soutient-elle.
Pour repérer une terre à vendre, ils ont alors publié une annonce dans la région, offrant une récompense de 1000 $ à celui ou celle qui trouverait leur nouveau chez eux. Ils ont eu plusieurs réponses et ont finalement pris possession d’une terre à Saint-Julien.
«Nous avons eu une chance incroyable de tomber dans la région. Nous avons eu d’autres projets ailleurs, mais quand nous nous sommes installés ici, nous avons eu beaucoup d’appui de la part d’organismes comme la Société d’aide au développement de la collectivité de L’Amiante et de la Société de développement économique de la région de Thetford. Ce sont eux qui nous appelaient! Nous n’en revenions pas. Nous sommes tombés dans la meilleure région que nous aurions pu trouver», affirme Marianne.
C’était selon elle audacieux de s’installer sur une terre au fond d’un rang dans un petit village comme Saint-Julien. «Nous sommes cependant chanceux parce qu’aujourd’hui avec Internet, c’est plus facile pour la commercialisation. Nos clients proviennent principalement de l’extérieur, de la Nouvelle-Écosse jusqu’à l’Alberta.»
Par ailleurs, la terre située en hauteur offre des avantages et des désavantages. «Nous évitons le gel au printemps parce qu’il a tendance à descendre et nous nous trouvons dans une pente, mais les hivers sont plus longs. Le couvert de neige aide à protéger les plantes. D’autres régions subissent beaucoup plus de pertes durant la saison froide», indique Nicolas.
Quand ils s’y sont installés, ils se sont dit que ce serait un bon endroit afin de tester des variétés en raison des conditions plus difficiles. «C’est devenu notre slogan, si ça pousse chez nous, ça va pousser chez vous», conclut Marianne.