Marie-Ève Maillé : le principe de la confidentialité reconnu

La chercheuse Marie-Ève Maillé n’aura pas à remettre au promoteur Éoliennes de L’Érable les informations qu’elle avait recueillies lors de ses recherches pour sa thèse de doctorat portant sur la cohésion sociale dans un conflit environnemental en lien avec le projet éolien de L’Érable.

Dans une décision en date du 31 mai 2017, le juge Marc St-Pierre de la Cour supérieure du Québec écrit que l’intérêt public l’emporte définitivement sur la recherche de vérité donnant suite aux faits nouveaux qui lui ont été présentés rétractant ainsi le jugement qu’Il avait lui-même rendu le 13 janvier 2016 ordonnant à la chercheuse de remettre à l’entreprise ses données.

Réaction

Mme Maillé a réagi avec satisfaction à la décision rendue par le juge. «C’est important que le principe de confidentialité des sources soit reconnu devant les tribunaux. C’est la même chose pour les journalistes que pour les scientifiques. Cela envoie un message de plus en plus clair aux avocats qui demandent aux chercheurs de briser leur engagement à ce que les données et le nom des participants ne soient jamais révélés.»

Elle ajoute que la situation est encore tendue à Saint-Ferdinand et à Sainte-Sophie-d’Halifax et que la divulgation de ces informations n’aurait certes «pas fait de bien». «La communauté a plutôt besoin de guérir. Il faut plutôt chercher à réparer son tissu social», a-t-elle fait valoir.

Notons qu’un échantillon de 93 personnes, sur une population de 3100 personnes dans trois villages, avait été utilisé pour la recherche.

La chercheuse Marie-Ève Maillé, qui a été étudiante à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) entre 2006 et 2012, a obtenu justement l’appui de l’UQAM, mais aussi des Fonds de recherche du Québec et de l’Association canadienne des professeurs (es) d’Université (ACPPU) dans ce dossier. Elle est actuellement professeure associée au CINBIOSE (Centre de recherche interdisciplinaire sur le bien-être, la santé, la société et l’environnement) de l’UQAM et a lancé sa propre entreprise de consultation «Notre Boite» afin d’accompagner les groupes en conflit dans les différents processus de participation publique et démarches de consultation.

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