Nombreux citoyens s’y opposent

Plus d’une vingtaine de personnes ont fait entendre leur point de vue au sujet du changement de nom souhaité par la Paroisse de Disraeli lors des audiences publiques de la Commission municipale tenues les 27 et 28 février à la salle du conseil des maires de la MRC des Appalaches à Thetford Mines.

Au total, une quarantaine de personnes, plusieurs contre le changement et quelques-unes en faveur, ont déposé un mémoire à la juge administratif, Sandra Bilodeau. Cette dernière a mentionné qu’elle ferait diligence pour la remise de son rapport au ministre. Celui-ci comprendra un état de la situation, un résumé des représentations faites par tous, une analyse et des recommandations.

Rappelons qu’il y a quelques semaines, le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire a mandaté la Commission municipale de tenir une audience publique et de lui faire un rapport sur la demande de changement de nom. Le processus amorcé au printemps dernier verrait la Paroisse de Disraeli devenir la municipalité de Bellerive.

Nombreux citoyens s’opposent toutefois à cette démarche, dénonçant le conseil municipal de manque de transparence dans ce dossier. Parmi les mémoires qui ont été déposés, les gens ont soulevé plusieurs raisons pour lesquelles ils étaient contre ce changement, notamment la dépense superflue que cela engendrerait (la Municipalité a estimé les coûts à 15 000 $), la perte de l’identité et le sentiment d’appartenance des citoyens qui tiennent au nom Disraeli, ainsi que le manque de respect à l’histoire.

De plus, une pétition de 529 noms s’opposant à ce projet a d’ailleurs circulé. À noter que la population de la Paroisse de Disraeli est de 1123 selon le recensement de 2016. Cette pétition a été envoyée au ministère des Affaires municipales.

Position de la Municipalité

Lors des audiences, la Paroisse de Disraeli, qui était représentée par Me Stéphane Reynolds et Me Karine L’Heureux, a présenté en preuve sa démarche depuis le début, notamment les avis concernant cette affaire qui ont été publiés dans le journal local, le Cantonnier.

Les motivations du conseil municipal pour ce changement de nom proviennent, selon eux, du mot Paroisse qui apporte souvent de la confusion avec la Fabrique. Disraeli apporterait aussi son lot de confusion en raison de la Ville du même nom. Enfin, les élus voudraient ainsi renforcer l’identité de la municipalité pour qu’elle ne soit plus considérée comme un tout avec la Ville.

Rencontrés lors des audiences, quelques citoyens contre le changement de nom n’en revenaient tout simplement pas d’entendre l’un des avocats de la Municipalité amener comme argument que les gens n’avaient qu’à se présenter au conseil municipal.

«Nous les avons élus pour qu’ils soient nos yeux et nos oreilles. Ils sont censés nous représenter, mais ce n’est pas ce qu’ils font. Nous leur faisons confiance. Je parle pour ma part, quand tu travailles à temps plein avec des enfants à la maison, rendu à 20 h ça ne te tente pas nécessairement d’aller aux conseils municipaux», a mentionné Élise Brochu.

De son côté, François Fortier trouvait ironique que la Municipalité amène le fait que les citoyens aient manqué d’informations quand ils ont signé la pétition. «Ils avouent eux-mêmes ce que l’on dit. Nous n’avons pas eu assez d’informations depuis le début», a-t-il conclu.