Paul Doyon en désaccord avec le ministre Pierre Paradis
Pierre Paradis, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), a laissé entendre qu’il pourrait agir pour mettre fin au monopole syndical de l’Union des producteurs agricoles (UPA). Ces propos dérangent Paul Doyon, président de la Fédération de l’UPA Chaudière-Appalaches.
Les dires du ministre surviennent au même moment où le président de l’UPA, Marcel Groleau, demande le départ de Pierre Paradis à la tête du MAPAQ pour avoir donné 55 000 $ à l’Union paysanne et au Conseil des entrepreneurs agricoles à même son enveloppe discrétionnaire.
Ces deux organisations contestent ouvertement le monopole de l’UPA. La Loi sur les producteurs agricoles accorde un monopole d’accréditation syndicale depuis 1972 à l’UPA. C’est cette législation que le ministre pourrait réviser au profit des deux autres organisations.
«Du temps où il était avocat, Pierre Paradis défendait les opposants à l’UPA. Dans le passé, les autres ministres étaient toujours prêts à travailler avec l’UPA. La mise en marché collective est notre raison d’être et ça profite à tous les producteurs», pense Paul Doyon.
Celui-ci confirme que l’organisation est en litige sur plusieurs dossiers avec le ministre Paradis, comme la relève agricole et le programme de remboursement des taxes foncières agricoles.
Selon lui, Pierre Paradis et le MAPAQ devraient se concentrer à protéger les acquis agricoles et surtout regarder ce que font les autres provinces.
«La politique agricole en Ontario est très efficace. La province innove en favorisant entre autres le développement de bâtiments agricoles fonctionnant avec des panneaux solaires», de dire Paul Doyon.
Il soutient que les actions de l’UPA sont appuyées par la majorité des agriculteurs.
«Ce sont 93 % de nos membres qui ont signé leur carte de l’UPA sans aucun problème. Les 7 % restants sont de grands défenseurs individualistes. C’est comme si vous demandiez aux gens si on devait garder ou éliminer l’impôt sur le revenu qui finance notre système. Seulement quelques personnes voudraient éliminer ça», d’ajouter Paul Doyon.