Tout Chaudière-Appalaches en zone rouge : les explications de la santé publique

Deux éclosions majeures dans la région et la difficulté de contrôler les déplacements sont les principaux facteurs ayant incité la santé publique en Chaudière-Appalaches à classifier l’ensemble du territoire zone rouge depuis dimanche.

Ainsi, Les MRC des Etchemins, de Montmagny et de L’Islet, qui étaient classées orange, doivent donc elles aussi se plier aux exigences d’être en zone rouge.

Responsable de la santé publique dans la région, Dre Liliana Romero convient que la majorité des cas actifs dans ces secteurs proviennent de deux éclosions distinctes, soit celle à l’usine Olymel de Vallée-Jonction et l’autre au CHSLD de Cap-St-Ignace. Malgré tout, la décision était la bonne selon elle.

« On a suivi de façon rigoureuse les données quotidiennes et hebdomadaires. Au niveau de ces territoires, au cours des deux dernières semaines, il y a eu une augmentation importante des nombres de cas. On voulait quand même regarder les autres indicateurs, comme les éclosions, l’incidence, la positivité des tests et ça aussi a augmenté. »

Le passage en zone rouge pour les trois MRC survient à un moment où les choses semblaient pourtant vouloir se stabiliser dans certains cas. « Olymel est une grosse éclosion et on pense réussir à la contenir en gardant l’usine ouverte. Il est certain qu’il y a des employés d’Olymel sur tout le territoire, notamment dans Les Etchemins. Mais ce n’est pas le seul facteur, même chose pour Montmagny avec le CHSLD. C’est un contexte généralisé et une transmission communautaire partout », fait-elle valoir.

Jouer avec le feu

Dre Romero ajoute que le déplacement plus ou moins nécessaire des personnes d’une région à une autre a aussi incité la santé publique à uniformiser les mesures. « On a vu des gens se déplacer d’une zone rouge à une zone orange pour aller au restaurant ou dans les bars. Ces choses ont favorisé la transmission du virus dans les secteurs maintenant au rouge aussi. La Sûreté du Québec a dû intervenir dans quelques endroits pour différentes situations, on le sait, et ça a fait partie de la réflexion. Si nous sommes en zone rouge et qu’un restaurant est ouvert à 15 kilomètres, c’est normal que cela arrive. »

Dre Romero convient que la décision a été difficile à prendre, mais qu’elle était possiblement inévitable. « Ça fait 14 jours qu’on observe des tendances à l’augmentation. Je dis depuis lundi que je dois attendre jusqu’à la fin de la semaine et on verra, sauf que les choses ne s’améliorent pas. Même s’il y a eu une petite baisse dans Les Etchemins à la fin de la semaine, on voit aussi que les mesures sanitaires ne sont pas respectées dans certains événements. »

Elle avoue que d’avoir les mêmes mesures pour tout le territoire sera possiblement plus simple. « Ce sera plus simple pour les commissions scolaires, pour les enseignants, etc. Pendant la première vague, Chaudière-Appalaches était un exemple et on veut revenir à ça pour protéger nos hôpitaux, nos travailleurs et garder nos enfants à l’école. »

Jusqu’à quand?

Dre Romero n’écarte pas que des assouplissements pourraient être faits d’ici le 23 novembre prochain, fin de la deuxième période de 14 jours ciblée par Québec, si une tendance à la baisse est observée à certains endroits, sauf qu’il ne faut s’attendre à rien d’ici les deux prochaines semaines.

Elle confirme aussi que si des assouplissements devaient être accordés, ce serait de nouveau par MRC, et non par municipalité ou territoire quelconque. « On commence à voir des résultats sur les mesures imposées le 1er octobre. On commence à voir plus clair. Pour continuer dans la bonne voie, on a besoin de deux semaines de plus, au minimum. Pour la population, il est important de garder l’espoir et de s’engager dans le respect », estime-t-elle.

Malgré la situation Dre Romero garde un discours relativement optimiste. « À l’heure actuelle, autour de 50 % des éclosions en Chaudière-Appalaches sont dans les entreprises, viennent ensuite les milieux de soins et centres d’hébergement. Il y a une bonne amélioration dans les écoles. Au départ, nous avons eu plusieurs éclosions dans les résidences de personnes âgées et actuellement ça va mieux. Il y a place à être optimiste, puisque le portrait est plus clair. »