Un acrobate de la région signe avec le Cirque du Soleil
Un ancien du programme des arts du cirque de la Polyvalente de Disraeli vient tout juste de signer avec le Cirque du Soleil. Le Thetfordois Adam Grondin participera au spectacle Volta qui le mènera dans les prochains mois à Washington, en Californie et au Mexique.
Il s’agit d’un commencement de carrière professionnelle exceptionnel pour celui qui vient de graduer de l’École nationale de cirque. «C’est le début d’une belle histoire. Après toutes ces années d’entraînement, mon rêve se réalise», a-t-il lancé en entrevue avec le Courrier Frontenac.
C’est en contactant quelqu’un qu’il a connu à l’école et qui travaille sur ce spectacle que cette occasion s’est présentée. «Il arrêtait son contrat et il m’a recommandé au directeur artistique. J’ai envoyé des vidéos et nous en sommes arrivés à une entente. Tout est une question de »timing ».»
Volta est la 41e production du Cirque du Soleil depuis 1984. La première a eu lieu le 20 avril 2017 à Montréal. Son thème est centré autour des sports extrêmes. «C’est un spectacle vraiment révolutionnaire pour la compagnie parce qu’il y a plusieurs disciplines non traditionnelles comme le BMX. La mienne ce sont les cerceaux chinois et ce n’est pas très commun. En anglais, ça s’appelle ‘’hoop diving’’, ça contient le terme plonger, donc ce sont des anneaux avec des aimants que tu peux empiler les uns sur les autres et plonger à l’intérieur de différentes manières», a expliqué l’acrobate de 21 ans.
Ses débuts avec la compagnie sont prévus à la mi-août. Il devra d’abord se rendre à Montréal afin d’apprendre à faire le maquillage, ainsi que pour essayer les costumes et l’équipement. Il se dirigera ensuite vers Washington où il pourra apprendre les numéros pendant deux semaines.
Comme il s’agit d’un premier contrat, celui-ci a une durée d’un an, mais est ensuite renouvelable. Son objectif est toutefois de passer toute sa carrière avec le Cirque du Soleil.
Débuts à Disraeli
Les premiers pas d’Adam Grondin dans le monde du cirque se sont faits en secondaire 1 à la Polyvalente de Disraeli. «J’ai toujours été un petit gars avec de l’énergie, mais je ne voulais pas aller vers le hockey. J’avais un trampoline quand j’étais jeune et le monde du cirque m’intéressait beaucoup.»
Après trois années dans le programme disraelois, Adam a été accepté à l’École nationale. Il y a finalement passé cinq années, y terminant son secondaire et complétant un diplôme d’études collégiales (DEC). C’est à sa première année de DEC qu’il a su vraiment que c’est ce qu’il voulait faire du reste de sa vie. «Quand je suis arrivé à Montréal, j’étais encore très jeune. Tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques, mais peu à peu ton horizon s’ouvre, tu rencontres des gens de ce monde et tu te rends compte que c’est ce que tu veux faire.»
«Rien n’arrive pour rien. J’ai travaillé, je l’ai demandé et je l’ai eu. C’est un rêve réalisé après toutes ces années d’études.» – Adam Grondin
Lui qui n’a jamais voyagé est très excité à l’idée de découvrir de nouveaux endroits et il se sent très choyé de pouvoir le faire tout en gagnant sa vie. «Quand quelqu’un te demande ce que tu fais et que tu lui réponds du cirque, la réaction est souvent amusante. Ce n’est pas commun et ça surprend. C’est comme si tu jouais avec le feu de deux façons. Puis, c’est juste magnifique. C’est un moyen de t’exprimer en danse, en théâtre et en chant, une véritable liberté d’expression. Tu rencontres des gens incroyables parce que c’est une petite communauté qui devient une famille. Tu voyages gratuitement et tu vis pleins de nouvelles expériences.»
Même s’il est le premier ancien du programme de Disraeli à signer avec la célèbre compagnie, selon lui, il n’est pas le seul qui aurait pu le faire par le passé et il ne sera certainement pas le dernier. «Il y a tellement de possibilités, mais le Cirque du Soleil c’était un choix et surtout mon rêve.»
Un troisième professionnel
Depuis la création du programme des arts du cirque à la Polyvalente de Disraeli, Adam Grondin est le troisième à devenir professionnel après Maxime Poulin, artiste en solo en Europe, et Marilou Verschelden, pour le Cirque Eloïse. Atteindre ce statut pour des acrobates locaux c’est, en termes de réalisation, l’équivalent d’atteindre la Ligne nationale de hockey pour un hockeyeur.
Outre ces trois professionnels, dix autres personnes du programme scolaire disraelois ainsi que de Cirque ADODADO gagnent leur vie avec cet art ou occupent un poste connexe. C’est également sans compter la douzaine d’adolescents qui travaille à temps plein l’été pour la tenue de camps de jour ou encore à temps partiel lors des autres saisons pour les cours dispensés tant aux enfants qu’aux adultes. C’est ainsi près de 200 personnes qui pratiquent le cirque à l’intérieur des programmes locaux.