Un premier oxyde de magnésium écologique au monde
L’entreprise ECO2 Magnesia, qui compte s’installer près de la défunte mine Carey à Tring-Jonction et Sacré-Cœur-de-Jésus, vient de recevoir des résultats concluants d’un rapport d’étude sur l’empreinte carbone de la production d’oxyde de magnésium (MgO) avec son procédé ECO2.
Selon le rapport, ECO2 Magnesia est en mesure de produire un oxyde de magnésium écologique affichant la plus faible empreinte carbone au monde. L’étude démontre que la technologie émet jusqu’à 30 fois moins de gaz à effet de serre que ses compétiteurs. L’empreinte carbone est maintenue à un strict minimum puisque l’entreprise utilise uniquement des ingrédients naturels, soit des résidus miniers existants, de l’eau et du CO2 qui est recirculé en boucle fermée. Dans un objectif de décarbonisation absolue, l’entreprise vise également à intégrer les énergies renouvelables, comme l’hydroélectricité, dans toutes les étapes de son procédé.
Paul Boudreault, administrateur d’ECO2 Magnesia, explique que cet oxyde de magnésium sera produit à partir de résidus non utilisés à ce jour. «Beaucoup d’entreprises pourront par la suite faire du magnésium métal, sauf que notre produit sera surtout utilisé dans le pharmaceutique, l’alimentaire ou l’industriel lourd. Il y a beaucoup d’applications possibles.»
Le projet est un exemple concret du potentiel de l’économie circulaire, de l’application des principes du développement durable et de l’innovation industrielle, estime M. Boudreault. «Notre solution écologique de décontamination et de revalorisation de résidus miniers est en parfaite adéquation avec les priorités stratégiques de l’industrie d’oxyde de magnésium qui cherche à réduire son empreinte carbone dans un contexte mondial de taxation des émissions de CO2. L’économie circulaire est la voie économique de l’avenir et on se réjouit de contribuer à ce virage industriel vert.»
L’usine ECO2 Magnesia sera située sur la portion ouest de l’ancien chantier de la mine Carey. Le projet sera déployé par phases modulaires, la première phase opérationnelle de production de 20 000 tonnes de MgO par année étant prévue pour 2024. À terme, la mise en service de l’usine pleine grandeur devrait produire environ 60 000 tonnes de MgO par année et permettre de créer 100 emplois de haute technologie, de revaloriser plus de 480 000 tonnes de résidus miniers et d’éviter l’émission de 160 000 tonnes de CO2 annuellement.
«Ça fait 10 ans qu’on travaille sur le dossier et les possibilités sont mieux comprises qu’avant par les autorités gouvernementales, alors on voudrait, d’ici la fin 2022, obtenir toutes les autorisations nécessaires pour construire en 2023 et commencer à opérer en 2024. Comme il n’y a pas de débouché nécessairement au Québec, le produit sera entièrement exporté. Des entreprises parlent toutefois de venir s’installer près de nous dans le futur, alors c’est prometteur», indique M. Boudreault en terminant.