Une lueur d’espoir pour des victimes de fraude

Carole Lemieux l’aurait crié sur tous les toits lorsqu’elle a entendu à la télévision il y a quelque temps que les victimes de fraude comme elle auraient bientôt droit à un remboursement. Après six ans à penser qu’elle avait tout perdu, une lueur d’espoir est désormais apparue. 

En effet, la compagnie de transfert d’argent Western Union en est venue à une entente en janvier dernier avec le département de la justice américaine afin de verser 586 millions $ à des victimes d’un stratagème de fraude mondial. Après vérification du Centre antifraude du Canada, les Canadiens auront aussi droit à cet argent. Western Union était accusé d’avoir autorisé ces transactions frauduleuses tout en amassant les frais de transfert.

C’est notamment le cas de Mme Lemieux, une citoyenne de Thetford Mines qui a été victime d’une fraude de près de 20 000 $ en 2011. «J’ai fait une demande de prêt via Internet dans le but de lancer ma propre entreprise à domicile. J’avais vu une annonce sur Kijiji et à 3 % d’intérêts, c’est certain que c’était alléchant. Je faisais affaire avec un homme qui me disait demeurer à Laval, ce qui était tout à fait faux. C’était une arnaque provenant de la Côte d’Ivoire», raconte-t-elle.

Pendant environ six ou sept mois, plusieurs demandes de transferts seront faites à Mme Lemieux pour couvrir les frais de notaire, faire débloquer les fonds à la banque ou autres supercheries pour qu’elle continue à envoyer de l’argent. Elle reçoit même un certificat qui semble officiel à ses yeux lui assurant que les fonds de sont prêt sont disponibles à la banque. Après une visite à une institution financière, elle apprend la nouvelle, il s’agit bel et bien d’une fraude.

Les arnaqueurs iront même pousser l’audace jusqu’à lui offrir d’embarquer dans le stratagème. «Ils voulaient que je les aide à frauder d’autres personnes en échange d’un pourcentage. Ils ont même menacé de s’en prendre à ma fille quand je leur ai dit que ça s’arrêtait. Ils ont tellement le tour de t’embarquer dans n’importe quoi. C’est à ce moment que j’ai déposé une plainte à la police. Le dossier a été transféré à la GRC et celle-ci a mis ça entre les mains du Centre antifraude», mentionne Carole Lemieux.

Cette dernière a dû faire faillite et son rêve de lancer sa propre entreprise s’est envolé. «J’en ai passé des nuits à pleurer et à ne pas dormir. J’ai même pensé au suicide. Un moment donné je me suis dit qu’ils ne prendraient pas le dessus sur moi», soutient celle qui a décidé d’informer le plus de gens possible pour ne pas que cela arrive à d’autres. Elle a notamment donné plusieurs conférences dans la région en collaboration avec la Sûreté municipale.

Aujourd’hui, cette annonce concernant le remboursement vient ajouter un baume sur la blessure de Mme Lemieux. Elle ne sait pas à combien d’argent elle aura droit, mais comme elle avait fait une croix sur l’espoir de retrouver une partie de ce qu’elle avait perdu, cela lui apparaît maintenant comme une belle surprise. «Je me rends compte que j’ai finalement bien fait de garder mes documents parce que j’ai des preuves des virements que j’ai faits.»

Les personnes ayant fait un virement télégraphique par l’entremise de Western Union entre le 1er janvier 2004 et le 19 janvier 2017 et qui croient avoir été victimes de fraude pourraient avoir droit à un remboursement. Les informations sont disponibles sur le site Web de Western Union au www.westernunionremission.com. D’autres informations sont aussi disponibles sur le site du Centre antifraude du Canada au www.antifraudcentre-centreantifraude.ca.