Une main-d’œuvre difficile à recruter

Le manque de main-d’œuvre un peu partout en région affecte aussi les entreprises de déneigement comme celle de Michel Côté. Celui qui est dans le domaine depuis une trentaine d’années peine à recruter des employés en nombre suffisant.

«C’est un emploi saisonnier et à temps partiel. Il faut que tu sois disponible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Il y a parfois des retraités qui sont intéressés et ils viennent me voir, mais ils ne voudraient pas travailler les samedis et les dimanches. Nous ne pouvons pas décider quand la neige tombe. Une semaine, tu peux n’avoir rien à faire, tandis que l’autre tu peux faire énormément d’heures. C’est difficile comme horaire», raconte le propriétaire de Déneigement MC.

Le présent hiver chargé n’épargne pas les entreprises privées. «Normalement, une saison complète représente environ 37 jours de déneigement. Nous en sommes rendus à 38. Ce qui coûte de l’argent, c’est surtout le nombre de sorties. Le problème avec la quantité vient surtout du fait qu’on ne sait plus où la mettre. Si elle tombe dans la rue, nous sommes passibles d’une amende», explique Michel Côté.

Ce dernier souligne toutefois que la saison 2018-2019 ne battra pas celle de 2008. «Ça reste à voir pour les deux prochains mois, mais en 2008, la dernière sortie que nous avions faite avait eu lieu le 17 avril. Au total, nous en avions eu huit au cours de ce mois. Habituellement, une année sur deux, nous ne sortons pas du tout en avril.»

Un long hiver

Michel Côté admet que la saison froide hâtive a probablement eu un impact sur la patience des gens. «Ils sont blasés de l’hiver. Nous sommes sortis pour la première fois le 9 novembre et à la fin de ce mois, nous avions déjà effectué neuf opérations, c’est beaucoup. Le record que nous avions pour novembre était de trois sorties. L’an dernier, nous avions déneigé pour la première fois le 13 décembre. Cette année, nous étions déjà rendus à 14 à la même date.»

Les plaintes des clients arrivent surtout lorsqu’ils ne peuvent pas sortir de leur cour le matin et quand ils reviennent le soir et que ce n’est pas déneigé. «Quand la neige tombe tôt en soirée, nous avons le temps de déneiger avant que les gens partent, mais si ça commence à 5 h, nous n’avons pas le temps de tout faire. C’est la même chose en après-midi. Un parcours complet prend entre huit et dix heures. Dans le secteur commercial, ils voudraient tous que ce soit fait pour 7 h le matin, mais parfois c’est impossible», soutient Michel Côté.

Une forte compétition

Selon l’entrepreneur, une forte compétition existe dans le domaine du déneigement dans la région. «Pour cette raison, le coût à Thetford Mines n’est pas le coût réel. Les prix sont restés passablement les mêmes depuis 30 ans. Les machines se sont toutefois améliorées, les employés sont payés trois fois plus cher et le prix du carburant a doublé. La marge de profits a donc diminué», mentionne Michel Côté.

Une année, si le client n’est pas satisfait, il ira vers une autre compagnie, dit le propriétaire. «Chaque année, des nouveaux se lancent en affaires et pour avoir des contrats, ils n’ont pas le choix de charger moins cher. Ils se rendent compte assez vite que la marge de profit n’est pas très grosse. Il y en a beaucoup qui disparaissent après une ou deux saisons», conclut-il.

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