Une page d’histoire se tourne pour Gesconel
Gesconel a récemment annoncé la vente du commerce à Mégaburo. En affaires depuis près de 49 ans, l’entreprise aura accueilli plusieurs générations dans ses locaux situés au coin des rues Pie-XI et Notre-Dame Ouest.
Le service de papeterie ainsi que le matériel d’artiste et d’encadrement sont relocalisés dans les locaux de Mégaburo sur le boulevard Frontenac. Il ne s’agit pas d’une fermeture, mais bien d’une vente et d’un déménagement.
Pour les anciens propriétaires Pierre Émond et Sylvie Lamothe, cette décision a été longuement réfléchie et a commencé à être mise en place en janvier. « La réflexion a principalement commencé avec la pandémie. Puis l’an dernier, nous avons eu un gros dégât d’eau. Un tuyau a brisé au troisième étage et nous avons eu de très grosses pertes. La semaine suivante, je perdais mon père Michel qui avait fondé l’entreprise. Ce fut un solide coup dur. Nous avions racheté le commerce depuis quatre ans, mais les décisions se prenaient à trois entre Michel, Sylvie et moi », a expliqué Pierre Émond qui a précisé que l’arrivée du CLSC juste à côté n’a pas de lien avec la décision de vendre.
Le besoin en réinvestissement dans le système informatique ainsi que des ennuis de santé ont aussi pesé dans la balance pour les propriétaires. Les négociations avec Mégaburo se sont amorcées en février et le tout s’est finalisé en mai. « Ça s’est très bien passé. Cela a été fait de façon très professionnelle et dans le respect de tous. Nous sommes deux entités qui coexistent depuis longtemps à Thetford Mines. Gesconel continuera d’être présent d’une autre façon. Sylvie assurera notamment la continuité dans les locaux de Mégaburo. »
CHANGEMENT DE VOCATION
Fondé en 1973, Gesconel offrait autrefois des services de traitement de paie, de comptabilité et d’informatique aux compagnies. L’entreprise était d’ailleurs avant-gardiste dans son domaine puisqu’elle a possédé les premiers ordinateurs. Avec l’arrivée des appareils dans les compagnies qui ont commencé à faire leurs propres paies, Gesconel perdait de plus en plus de contrats et a alors commencé une transition vers la papeterie.
« Les gens aimaient nos services, donc ils ont commencé à nous demander de leur fournir le papier pour leurs imprimantes. Nous avions aussi d’autres fournitures et tranquillement le changement s’est opéré. Nous avons ajouté les services de matériel artistique et d’encadrement. Si nous avions conservé la vocation d’origine, nous serions fermés depuis longtemps. Le fait de toujours nous renouveler et d’écouter les besoins de nos clients nous a permis d’être encore là après 49 ans », a souligné Pierre Émond.
Ce dernier était impliqué dans l’entreprise depuis 20 ans. Pour Sylvie Lamothe, cela fait 36 ans. « Ce sont beaucoup de souvenirs. C’est certain que ça fait un pincement au cœur. L’entreprise allait bien, mais afin de pouvoir nous consacrer à d’autres choses, nous avons pris la meilleure décision », a-t-elle indiqué.
En plus d’occuper un emploi dans une entreprise de Thetford Mines, Pierre Émond a bien l’intention de se remettre à l’écriture humoristique. Il prévoit d’ailleurs présenter un deuxième spectacle solo à l’automne 2023. En raison de la pandémie, tout avait été mis sur pause de ce côté. De plus, il aimerait éventuellement reprendre le duo avec son partenaire Pascal Naud. « Je me suis rendu compte que mon côté artistique est encore très fort et que ça me manquait. En ayant moins de responsabilités, j’aurai plus de temps pour écrire et pour monter sur les planches. »
Enfin, Pierre Émond et Sylvie Lamothe sont reconnaissants de l’appui de la clientèle au cours de toutes ces années. « Depuis que nous l’avons annoncé, nous recevons plein de superbes témoignages. Nous remercions les gens d’avoir été si fidèles. Nous passons le flambeau avec un pincement au cœur, mais la tête remplie de beaux souvenirs. »