Une virée de 5634 km pour un cycliste de chez nous
C’est tout un défi que s’est imposé pour son simple plaisir un cycliste de chez nous qui a roulé, en solitaire, 5634 kilomètres en 51 jours sur les routes du Québec, Terre-Neuve, Saint-Pierre-et-Miquelon, ainsi que de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick, entre le 13 juin et le 2 août.
«Pour l’année de mon 65e anniversaire, je voulais vivre quelque chose d’un peu plus fou que d’habitude et peut-être même mon dernier grand voyage», raconte Gaétan Sévigny, un natif de Saint-Ferdinand qui habite la municipalité voisine d’Irlande qui avait aussi, à l’âge de 60 ans, réalisé la traversée du Canada à vélo, un périple de 6665 km de Vancouver (Horseshoe Bay) à Halifax.
M. Sévigny a parcouru plus de 110 000 kilomètres à vélo depuis 21 ans, mais s’adonne plus précisément au cyclotourisme depuis une douzaine d’années, mais habituellement pour de plus courtes randonnées de deux à trois semaines.
«C’est mon trip, je carbure à ça. Le cyclotourisme, ce n’est pas de la vitesse, c’est de la contemplation. C’est une occasion de découvrir des endroits inusités et de faire de belles rencontres alors que le monde cherche à savoir d’où on vient et pourquoi on fait ça», de dire celui qui a travaillé pendant 35 ans à l’hôpital Saint-Julien, dont les 20 dernières à titre de menuisier.
C’est plus de 65 livres de matériel qu’il accroche à son vélo, incluant sa tente, son sac de couchage, un petit poêle, sa trousse d’hygiène et des vivres de base pour ne jamais être en manque au cas où il ne trouverait pas de magasin en cours de route. Dans son dernier périple, il a d’ailleurs dû coucher à trois reprises dans un boisé, car la distance était trop longue pour rejoindre un petit village ou un camping.
Il a pédalé 2200 km de ses 5634 km sur l’île de Terre-Neuve où il a pu notamment admirer le lieu historique de L’Anse aux Meadows et le parc national du Gros-Morne. En Nouvelle-Écosse, il a également roulé sur la piste Cabot (Cabot Trail), une des régions les plus courues pour ses vues pittoresques. Il a également vu la Baie de Fundy pour ses marées phénoménales.
M. Sévigny a même dû utiliser des traversiers à l’occasion où il a également eu le temps d’admirer des icebergs et baleines.
Les deux premières journées qu’il a passées à Terre-Neuve avec du vent et de la pluie et un thermomètre variant entre 4 et 6 degrés Celsius auront été les plus désagréables moments de son parcours. «Nous étions quand même le 1er et le 2 juillet, mais ça fait partie du setup. Il faut parfois s’attendre à pédaler et monter la tente sous la pluie.»
Aussi, son vélo n’a subi qu’un seul bris lors de la randonnée. «J’ai cassé un câble du dérailleur que j’ai réussi à réparer moi-même.» Pour ce qui est de sa forme physique, M. Sévigny mentionne n’avoir ressenti aucune douleur durant le trajet lui qui peut pédaler sans problème entre 125 et 150 km par jour.
Pour l’an prochain, celui qui a aussi traversé le Québec d’un bord à l’autre et pédalé également en Ontario, aimerait maintenant parcourir les États-Unis dans des balades d’une à deux semaines. «Il y a aussi les vieux pays qui m’intéressent», de conclure celui qui remercie bien sûr son épouse, Édith, qui garde le fort pendant ses absences.
Le maire de Saint-Ferdinand, Yves Charlebois, était présent pour l’accueillir au resto-bar Le William où l’attendaient des amis à son retour à Saint-Ferdinand. M. le maire a affirmé avoir rencontré un homme heureux de son périple. Il a aussi dit de lui qu’il était un exemple de détermination et une source d’inspiration.