Appel rejeté : Lise Thibault devra purger sa peine en prison

TRIBUNAL. L’ex-lieutenante gouverneure du Québec Lise Thibault devra finalement purger sa peine de 18 mois derrière les barreaux. La Cour d’appel a rejeté la requête de son avocat demandant qu’elle puisse le faire dans la collectivité.

La Cour d’appel du Québec avait pris en délibéré, il y a une vingtaine de jours, la requête en appel de la sentence de 18 mois d’emprisonnement imposée à l’ancienne lieutenante-gouverneure. Au cours de l’audience, qui s’est déroulée au palais de justice de Québec, la défense ne contestait pas la durée, mais réclamait que la peine soit purgée dans la collectivité. De son côté, la Couronne demandait à ce que la sentence soit amplifiée à quatre ans d’incarcération.

Finalement, le verdict du juge Carol St-Cyr est maintenu intégralement. La dame qui aura 77 ans en avril devra passer les 18 prochains mois dans une prison provinciale. Elle doit se présenter au Centre de détention de Québec dans les 24 heures, avec ses effets personnels pour être incarcérée sur le champ.

Rappelons qu’en octobre, Lise Thibault avait passé six nuits en prison avant d’être libérée sous cautionnement, quand la Cour d’appel a accepté d’entendre sa requête en appel. C’était la première fois au Canada qu’une ancienne représentante de Sa Majesté se retrouvait derrière les barreaux.

Cette saga judiciaire sans précédent se déroule depuis 2009. Lise Thibault a été condamnée, à la fin de septembre 2015, à 18 mois d’incarcération et au remboursement de 300 000$ aux gouvernements du Canada et du Québec. Dans sa décision, le juge St-Cyr avait déploré la «culture de tromperie» entretenue par la lieutenante-gouverneure, ainsi que son absence de remords.

Requêtes rejetées

La Cour d’appel n’aura donc pas retenu la plaidoirie de la défense signifiant que la femme publique avait été fortement exposée dans les médias durant les procédures. De plus, elle est sans antécédents judiciaires et il s’agit d’une femme âgée et handicapée. Le tribunal n’a pas plus donné raison aux prétentions de la couronne voulant que Lise Thibault doit être punie plus sévèrement parce qu’elle occupait la plus haute fonction publique.

En dernier recours, l’accusée pourrait faire une demande pour porter sa cause en Cour suprême. Elle a 60 jours pour le faire et pourrait profiter d’une liberté provisoire dans l’attente des procédures.

Lire aussi le texte précédent sur les représentations devant la Cour d’appel.

Québec Hebdo