Explosion retentissante à Disraeli Paroisse
Une opération de dynamitage exécutée dans une carrière située sur le territoire de la municipalité de Disraeli Paroisse a bien mal tourné hier après-midi (lundi).
La carrière en question, propriété de l’entreprise Excavations Marchand et fils basée à Victoriaville, exploite le granit tout près du lac de l’Est à Disraeli Paroisse, non loin du secteur urbain de la municipalité de St-Joseph-de-Coleraine.
L’incident est survenu un peu avant 15 h ce lundi. Selon les dires du maire de St-Joseph-de-Coleraine, Gilles Gosselin, une violente secousse a été ressentie à Disraeli Paroisse, à Coleraine et même à Thetford Mines (secteur Black Lake).
L’onde de choc a été accompagnée d’une importante projection de débris qui aurait causé de nombreux dommages à la propriété dans le secteur environnant l’épicentre de l’explosion.
Contexte
Un entretien téléphonique avec le lieutenant Harrison de la Sûreté du Québec (poste de la MRC des Appalaches) a permis d’en apprendre sur le contexte de l’incident. La violente explosion aurait été causée par une opération de « sautage » ratée.
Le sautage est une activité normale d’exploitation d’une carrière qui consiste à faire exploser une paroi rocheuse afin de recueillir le minerai contenu dans la matière écroulée. Selon M. Harrison, des complications seraient survenues lors de cette opération de dynamitage.
« Ça s’est mal passé. L’explosion a été d’une force beaucoup plus grande qu’elle aurait dû être normalement. Cela a fait en sorte qu’il y a eu des débris d’explosion qui ont été projetés dans un rayon d’environ un kilomètre. Il y a eu beaucoup de dommages à la propriété. Actuellement, la SQ a ouvert 18 dossiers de dommages et elle est présentement en train de rencontrer les propriétaires qui auraient subi des sinistres. On s’attend donc à traiter au moins une vingtaine de dossiers », a-t-il précisé.
Sinistres
D’après la cinquantaine d’appels déposés à l’hôtel de ville de Coleraine ainsi que les témoignages du maire Gosselin et de son inspecteur municipal, la secousse aurait entre autres provoqué des chutes d’objets, des bris de vitres, des dégâts sur la finition extérieure de quelques résidences et peut-être même des fissures dans les fondations de certains bâtiments.
« Pour ce qui est des craques dans les solages, c’est sous toute réserve, ça reste encore à confirmer. Des analyses devront être réalisées à ce sujet, car ça nécessite une expertise particulière pour déterminer la cause exacte des fissures », a souligné le lieutenant en ajoutant qu’il est fort possible que des poursuites civiles soient lancées en matière de dommages à la propriété.
Intervention
La SQ a été avisée de l’incident la journée même, tout juste avant le coup de 15 h. Le corps policier a donc immédiatement mis en place le processus d’enquête approprié à un événement relié à l’utilisation d’explosifs.
Différentes ressources policières ont alors été saisies du dossier ou dépêchées sur les lieux : deux techniciens en explosifs membres du service d’urgence de Québec, un enquêteur et une inspectrice en explosifs du poste de la MRC des Appalaches, un agent spécialisé dans la loi sur les explosifs, un technicien spécialisé en scène de crime, ainsi qu’un total de six patrouilleurs et superviseurs.
Mentionnons que le Service de sécurité incendie de St-Joseph-Coleraine a aussi été mobilisé pour effectuer une première intervention.
La SQ a également collaboré avec la municipalité de Coleraine, par le biais du directeur général et d’autres membres du personnel, pour coordonner les interventions réalisées auprès des citoyens affectés.
Au moment d’écrire ces lignes, aucun décès ou blessure n’avait été signalé et, curieusement, d’après la directrice générale de Disraeli Paroisse, aucune plainte n’avait été déposée par ses concitoyens, et ce, même si plusieurs d’entre eux demeurent tout près du lieu de l’explosion.
Enquête
« Cet incident demandera une enquête approfondie probablement étendue sur plusieurs semaines, notamment en ce qui concerne le type d’explosifs et de détonateur utilisés. Cette enquête pourra déterminer si des motifs raisonnables nous permettent de croire que des infractions ont été commises, soit au niveau du Code criminel ou de la Loi sur les explosifs », a prévenu le représentant de la SQ.
La municipalité de St-Joseph-de-Coleraine invite ses citoyens à ne pas hésiter à communiquer avec l’hôtel de ville, au 418-423-4000, s’ils ont des sinistres à signaler.
En complément, visionnez une vidéo où le maire de Coleraine commente l’événement.